Njorku : le moteur de recherche de l’emploi en Afrique

Auteur 14 avril 2014 1
Njorku : le moteur de recherche de l’emploi en Afrique

Depuis son lancement sur le Net en 2011, Njorku connait un succès constant. Ce moteur de recherche dédié à l’emploi en Afrique, a même été distingué par le magazine Forbes comme l’une des meilleures start-up africaines. A terme, les fondateurs veulent faire de Njorku le plus grand moteur de recherche africain.

C’est en voulant recruter un collaborateur que Churchill Mambe Nanje, jeune entrepreneur camerounais de 26 ans, a eu l’idée de créer Njorku, le moteur de recherche de l’emploi en Afrique. Les difficultés qu’il a rencontrées pour trouver le bon profil l’ont poussé à imaginer un outil capable de faciliter l’accès à l’emploi et aux compétences sur le continent. Après deux années de gestation, Njorku est apparu sur le net en 2011. Moins d’un an plus tard, le site figurait au classement Forbes des 20 meilleures start-up africaines, aux cotés du sud-africain Mxit et de ses 45 millions d’utilisateurs.

Internet passé au crible

La particularité de Njorku est d’être plus qu’un simple site d’offres d’emploi. C’est un véritable moteur de recherche. Quand il se connecte, le candidat se localise, donne un mot-clé (vente, restauration…) et Njorku lui présente les offres d’emplois correspondant à sa recherche. Concrètement, Njorku passe au crible toutes les offres d’emploi africaines publiées sur le Net et sert ensuite d’interface pour les candidats.

Outre ces fonctions de base, le site propose aux utilisateurs de mettre en place des alertes SMS et e-mail. Elles permettent d’être tenu informé en temps réel de la publication des annonces. En outre, une plate-forme gratuite est mise à la disposition des candidats. On peut y créer un profil, déposer des CV et publier toutes les informations susceptibles d’intéresser les recruteurs. Les employeurs disposent aussi d’une plate-forme spécifique. Ils y trouvent des outils RH afin de les aider dans leur embauche.

Une ambition africaine

Ouvert initialement au Nigeria, le site couvre maintenant six autres pays : l’Afrique du Sud, le Cameroun, l’Egypte, le Ghana, le Kenya et l’Ouganda. Il est disponible en anglais et en Français. Environ 15 000 visiteurs s’y connectent chaque jour. Prés de 50 000 annonces d’emploi y sont répertoriées. Mais les fondateurs ne comptent pas se satisfaire de ces premiers succès. Churchill Mambe Nanje, Bertrand Kima, Segue Gontran et Ebot Blaise qui travaillent depuis l’origine sur Njorku, veulent toucher l’ensemble des pays africains et devenir le plus grand moteur de recherche du continent.

njorku

Cette ambition s’appuie sur un constat. Aujourd’hui, les africains ont beaucoup de difficulté à avoir accès aux annonces d’emploi. Lorsqu’il a eu l’idée du moteur de recherche, Churchill Mambe Nanje, qui enseigne les techniques du net à Buea dans les sud-ouest du Cameroun, a demandé à ses étudiants de faire un sondage afin de vérifier si un tel service pouvait intéresser les africains. Les retours furent très largement positifs.

38 millions de chômeurs

Il faut dire que Njorku apparait sur un secteur, le marché de l’emploi africain, qui est actuellement en grande difficulté. C’est l’un des paradoxes du continent qui enregistre depuis plusieurs années un niveau de croissance annuelle d’environ 5% de son PIB ; le taux de chômage, et notamment celui des jeunes, y est dramatiquement élevé. Un rapport de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), indique qu’en 2013, sur les 75 millions de jeunes au chômage dans le monde, 38 millions étaient africains. Parmi les causes de cette crise, on cite la mauvaise structuration du marché du travail. Nul doute que Njorku se présentera comme une des bonnes initiatives susceptibles de débloquer cette situation. En effet, le site ne peut que favoriser une meilleure organisation du secteur de l’emploi en Afrique.

Pour soutenir son développement, Njorku, a bénéficié au démarrage d’un financement de Tchepannou Inc, un entrepreneur camerounais installé au Québec. Aujourd’hui, le moteur de recherche est en quête de nouveaux partenariats afin d’assurer sa croissance. Dans la langue Dikome Balue, parlée dans le sud du Cameroun, Njorku, veut dire éléphant. La silhouette du grand mammifère apparaît même sur le logo du site. Une manière pour les fondateurs d’affirmer l’ambition de Njorku de devenir très grand. Les premiers résultats ne peuvent que les inciter à poursuivre dans cette voie.

Un commentaire »

  1. Celia B 18 avril 2014 at 5 h 11 min - Reply

    L’internet africain ne cesse de montrer sa vitalité. C’est une très belle carte à jouer pour le continent.

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