Afrique de l’Ouest : bilan de l’épidémie Ebola

Auteur 18 novembre 2014 1
Afrique de l’Ouest : bilan de l’épidémie Ebola

La mobilisation des médecins autour des populations les plus touchées ne faiblit pas, et tout s’organise pour tenter de mettre fin à la contamination. Depuis son apparition en Guinée en février 2014, l’épidémie de fièvre Ebola a déjà touché près de 10 000 personnes et fait 4900 morts en Afrique de l’Ouest. Si la mobilisation internationale se poursuit sans relâche, il est toujours impossible de parler d’endiguement du virus.

A défaut de pouvoir mettre fin à la propagation de l’épidémie au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée, les trois pays les plus durement touchés, les tensions ne cessent de monter entre populations et autorités. Et malgré quelques avancées dans la recherche d’un vaccin, ces tensions ont dégénéré en émeutes mortelles notamment dans l’est de la Sierra Leone, région mise en quarantaine depuis le mois d’août.

Suivi des porteurs potentiels du virus

ebolaMalgré la réduction des risques de contagion mondiale, les dispositifs de précaution mis en place continuent d’être renforcés, au départ comme à l’arrivée des pays touchés. Les autorités sanitaires américaines ont par exemple annoncé que toute personne provenant d’un de ces trois pays africains serait suivie de près pendant 21 jours, période maximum d’incubation de la maladie.

Malgré l’évolution rassurante des victimes du virus dans les deux pays occidentaux concernés, le Rwanda a étendu ses mesures de précaution à l’Espagne et aux Etats-Unis, en exigeant un bilan de santé quotidien de la part des voyageurs y ayant récemment séjourné, pendant trois semaines également. Au Liberia, le président du conseil d’administration de l’Autorité aéroportuaire Binyah Kessely a indiqué à l’AFP qu’une liste des proches de malades a été établie afin de leur interdire l’embarquement même s’ils ne présentent pas de symptôme et ne sont donc pas contagieux.

« Nous souhaitons éviter l’embarras à chaque fois qu’une personne quitte le Liberia au risque d’aller contaminer un autre pays », a-t-il expliqué en référence aux deux citoyens libériens qui ont introduit le virus au Nigeria en juillet puis aux Etats-Unis en septembre, avant d’y succomber.

Pendant ce temps, les instituts américains de la Santé (NIH) ont annoncé avoir essayé sur 39 adultes un vaccin expérimental canadien contre Ebola, alors que les premiers lots ont été confiés à la Suisse pour être testés par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Ce vaccin risque cependant de ne pas être opérationnel avant l’année prochaine. Or le temps presse : l’épidémie a déjà touché près de 10 000 personnes, faisant au moins 4 877 morts (chiffres au 12/11/2014) selon le dernier bilan de l’OMS. Les prévisions de l’organisation pour le mois de décembre s’élèvent par ailleurs à plusieurs milliers de nouveaux cas par semaine.

Manque de lits et de personnel médical étranger

Dans l’Est du Sierra Leone, épicentre de l’épidémie, Des tensions ont fait deux morts et plusieurs blessés, dont certains parmi les force de sécurité. Une émeute a éclaté dans la ville minière de Koidu lorsqu’un groupe de jeunes s’est opposé à un prélèvement sanguin sur la mère d’un de leurs chefs, âgée de 90 ans. Cette femme, qui était considérée par les autorités sanitaires comme une victime possible d’Ebola, est finalement décédée d’hypertension.

Au Liberia voisin, pays le plus touché par le virus, l’OMS estime que le nombre de cas recensés est sous-évalué, notamment dans la capitale Monrovia. L’endiguement semblait en revanche réel dans la province de Lofa, limitrophe de la Guinée, où ont été signalés les premiers cas en février. Le responsable de Médecins Sans Frontières (MSF) sur place a indiqué que la province pourrait « bientôt être déclarée débarrassée d’Ebola », après trois semaines quasiment sans nouveau cas.

Le soutien financier de la communauté internationale a permis aux autorités guinéennes d’annoncer le versement de 10 000 dollars (plus de 7 800 euros) aux familles des agents de santé morts d’Ebola. Mais malgré la hausse des moyens déployés dans les trois pays, l’OMS souligne que seuls 25 % des quelque 4 700 lits nécessaires dans les centres de traitement sont actuellement disponibles, ce qui compromet l’objectif de l’ONU d’isoler 70 % des malades d’ici le 1er décembre. Le manque de personnel médical étranger ralentit également le fonctionnement des centres.

L’Union africaine a annoncé que sa présidente Nkosazana Dlamini-Zuma préparait sa visite à partir de jeudi dans les trois pays les plus affectés, afin « que le continent mobilise de toute urgence les ressources humaines tellement nécessaires. » Les efforts se poursuivent donc sans relâche dans la région du monde la plus durement touchée par Ebola, dans l’espoir d’enrayer la propagation du virus le plus rapidement possible.

 

Un commentaire »

  1. Franck Tanasi 27 novembre 2014 at 22 h 23 min - Reply

    Beaucoup d’informations contradictoires sur ce dossier, des personnes qu’on semble soigner, d’autres qui meurent. Il faut espérer un vaccin rapidement.

Ecrire un commentaire »