L’Afrique se trouve aujourd’hui à un tournant de son histoire économique avec l’émergence d’un marché continental unique qui pourrait transformer en profondeur le commerce sur le continent. L’AfCFTA, ou Zone de libre-échange continentale africaine, entrée en vigueur en 2019, vise à créer un espace de libre circulation des biens, des services et des capitaux reliant plus d’un milliard d’habitants. Son ambition : stimuler le commerce intra-africain, encore trop faible face aux échanges avec le reste du monde.
Une intégration économique indispensable
Jusqu’à récemment, les échanges entre pays africains ne représentaient qu’une faible part du commerce total du continent, souvent inférieure à 20 %. Les raisons sont connues : barrières douanières, infrastructures déficientes, coûts logistiques élevés, et fragmentation des marchés. L’AfCFTA entend corriger ces déséquilibres en réduisant progressivement les droits de douane, en harmonisant les réglementations commerciales et en facilitant la libre circulation des acteurs économiques. Cette intégration, encore incomplète, constitue une étape clé vers une Afrique plus autonome et compétitive.
Des opportunités multiples pour le commerce intra-africain
L’un des principaux atouts de l’AfCFTA est la création d’un vaste marché intérieur capable de soutenir la production locale. En supprimant les barrières, l’accord encourage les entreprises à s’intégrer dans des chaînes de valeur régionales et à diversifier leurs exportations au-delà des matières premières. Le développement du commerce intra-africain favorise aussi la montée en gamme industrielle et la création d’emplois, notamment pour les jeunes.
Cette dynamique s’accompagne d’investissements accrus dans les infrastructures de transport, d’énergie et de communication, essentiels pour fluidifier les échanges. Des initiatives comme le système panafricain de paiement et de règlement en monnaies locales illustrent cette volonté de simplifier les transactions et de réduire la dépendance aux devises étrangères.
Des défis encore considérables
Les promesses de l’AfCFTA ne pourront toutefois se concrétiser sans surmonter plusieurs obstacles : lenteur de la mise en œuvre, persistance des barrières non tarifaires, et manque de coordination entre les blocs régionaux existants. Les PME, pourtant au cœur du tissu économique africain, manquent souvent d’informations et de moyens pour tirer pleinement parti de cet accord.
Vers un nouvel horizon africain
Si les États africains parviennent à conjuguer volonté politique et investissements structurels, l’AfCFTA pourrait transformer le continent en un espace économique intégré, dynamique et résilient. Plus qu’un simple traité commercial, elle incarne une vision : celle d’une Afrique qui échange, produit et croît d’abord avec elle-même, avant de s’imposer sur la scène mondiale.
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