Afrique nouvel eldorado fiscal ?

Auteur 4 novembre 2013 0
Afrique nouvel eldorado fiscal ?

Les îles Caïmans, les îles Cook, les îles Vierges britanniques, la Suisse…Malgré leur beauté, ces pays ne sont pas essentiellement des destinations touristiques. Ils sont surtout connus pour leur environnement fiscal extrêmement clément. Bon nombre de sociétés ou de particuliers y déposent leurs avoirs en toute tranquillité. Des pays africains commencent également à suivre cette tendance en offrant un régime fiscal avantageux.

Comparé aux niveaux d’imposition existant dans les pays de l’OCDE, le régime en vigueur dans les paradis fiscaux est très faible. Ces pays développent des législations permettant notamment aux étrangers de venir déposer leurs capitaux pour échapper à l’impôt. Le nombre de paradis fiscaux s’est multiplié. L’Afrique veut surfer également sur cette tendance. Les gouvernants veulent créer de nouvelles législations et autres pour attirer les capitaux.

L’exemple de l’île Maurice

L’Afrique est un continent en plein essor. Présenté comme une terre d’avenir, le continent noir veut attirer les investisseurs. Pour la plupart des pays, les apports étrangers contribuent à moderniser leurs économies. Pour ce faire, l’amélioration des performances des juridictions offshore est primordiale. Elle va aider à attirer des investissements, ce qui crée un environnement fiscal propice, en d’autres termes « un paradis fiscal ».

Ce phénomène est déjà une réalité sur le continent. L’île Maurice peut-être citée en exemple. D’ailleurs, elle a été épinglée par les journalistes des quatre coins du monde qui ont mené une enquête baptisée « Opération Offshore Leaks ». L’île de l’océan Indien a été placée dans la même catégorie que les paradis fiscaux les plus connus de la planète. La liberté d’entreprendre y est très importante, son régime fiscal est également très attrayant. Le système réglementaire en fait aussi un lieu idéal pour les sociétés offshore : aucun impôt sur les sociétés, sur les dividendes et les règles à respecter sont simples : pas de registre du commerce, vous n’êtes pas obligés de tenir des comptes, etc.

 Botswana: imposition zéro

Sur le continent, plusieurs pays ont également mis en place un régime fiscal avantageux ou sont en train de la faire. Botswana, un pays qui partage de nombreuses similitudes avec l’île Maurice comme la stabilité économique, la croissance soutenue, la liberté d’entreprendre, mais également une bienveillance fiscale envers des entreprises offshore.

L’institutionnalisation, depuis 2003, du Botswana International Financial Services Centre a modifié l’environnement des affaires. Ainsi, une « imposition zéro » y est appliquée sur les plus-values. D’autres pays de la zone s’engagent dans le même processus à l’image de l’Afrique du Sud et du Kenya. Les pays dans la partie maghrébine de l’Afrique veulent également surfer sur la même vague comme le Maroc.

L’Afrique : une passoire fiscale ?

Ces avantages fiscaux entraînent l’engouement des entreprises, mais il n’est pas sûr qu’elles soient favorables à l’économie des pays d’implantation. La réputation africaine de « passoire fiscale » n’en est que plus vérifiée. Dans les pays riches, les recettes fiscales représentent environ 35 % de leur produit intérieur brut (PIB), elles dépassent rarement 15 % du PIB dans les pays de l’Afrique subsaharienne.

Cette faiblesse est due à la corruption qui règne au sein des administrations fiscales, à l’évasion organisée des capitaux en passant par les exemptions fiscales consenties pour attirer des compagnies étrangères. Il n’est donc pas sûr qu’en devenant des paradis fiscaux, les pays africains ressentent un développement palpable !

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http://www.nofrackingway.us/wp-content/uploads/2013/07/fracking-tax-haven-.jpg

 

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