Du 20 au 22 mai 2014 s’est tenu le Forum Green Business à Pointe Noire au Congo Brazzaville, un événement lors duquel se sont tenus de nombreux débats sur les enjeux et les défis de l’économie verte en Afrique centrale.
Le Green business ou économie verte est un terme à la mode depuis plusieurs années. On le présente comme la clé du développement durable, un système qui permettra aux générations actuelles de vivre sans compromettre la vie des générations suivantes. L’économie verte prévoit ainsi de prendre en compte, dans les activités économiques, l’importance du rôle joué par l’environnement. Voire d’aller plus loin en mettant la préservation de l’environnement au cœur même du développement économique.
L’économie verte ne conçoit pas la croissance économique à long-terme indépendamment de la croissance écologique, les hommes ne pouvant en effet pas se passer des ressources naturelles dans le développement de leur économie. Les technologies environnementales, les énergies renouvelables, la production agricole durable par exemple seraient des domaines dans lesquels investir, générateurs à la fois de profits et de retombées positives pour l’environnement et les populations.
Le Green Business : une réponse aux défis rencontrés par l’Afrique ?
Les débats ont agité le Forum Green Business pour déterminer si le continent africain était prêt pour l’économie verte. Les opportunités économiques en Afrique sont à la hauteur des défis à relever, en particulier dans deux domaines : la production agricole et l’énergie. L’urbanisation galopante du continent pose de nombreuses questions: dans le futur, comment approvisionner en nourriture et en énergie ces villes en expansion spectaculaire?
Production agricole et green business font plutôt bon ménage. L’économie verte est vue comme un moyen fiable de sécuriser et d’augmenter la production et par là-même de limiter la faim, la malnutrition et la pauvreté. L’agriculture durable et biologique comme solution contre l’insécurité alimentaire : cette vision offre de nouvelles perspectives de développement. Ainsi, 80% des producteurs biologique se situent dans les pays du Sud (Afrique, Asie et Amérique Latine) alors même que les ventes de bio sont en croissance exponentielle dans les pays développés. Au-delà des bienfaits pour l’environnement, le green business appliqué à la production agricole offre des opportunités de croissance économique durable pour l’Afrique.
Au niveau de l’énergie, le green business semble également être un vecteur de croissance intéressant pour le continent africain. L’insécurité énergétique est un énorme obstacle à l’industrialisation de l’Afrique bien que le continent possède un des meilleur potentiel de développement des sources d’énergie alternatives (solaire, éolienne, hydroélectrique et biomasse). Miser sur une politique énergétique durable semble donc être la voie à suivre pour amener de considérables améliorations économiques et sociales aux populations africaines.
Reste à savoir si les gouvernements et les populations africaines auront le courage, le discernement et l’ardeur nécessaires pour engager leurs pays sur la voie de la croissance verte et du développement durable, des concepts qui restent assez vagues pour la majorité d’entre eux. Les pays en développement ont plus souvent tendance à se concentrer sur une croissance court-termiste basée sur les énergies fossiles et l’agriculture industrielle. Bien que génératrice de profits immédiats, cette vision du développement provoque bien souvent des dégâts environnementaux irréversibles et la dégradation des conditions de vie des populations.
Puisse l’Afrique comprendre qu’il est dans son intérêt à long terme de protéger ses richesses environnementales et ses populations avant de gonfler son capital financier.