Les 25 et 26 septembre prochains se tiendra à Bamako, la capitale malienne, le forum « Investir Mali 2017 », à l’initiative de l’Agence pour l’investissement du Mali. Pour son directeur général, Moussa Ismaïla Touré, il s’agit d’abord de repositionner le Mali comme un pays dynamique et attractif après des années de crises qui ont mis à mal l’image du pays et tenu à l’écart les investisseurs.
Moussa Ismaïla Touré ne manque pas d’ambition pour son pays. A son arrivée à la tête de l’API-Mali en 2015, il a d’abord dû restructurer l’agence et mettre de l’ordre. Les salaires étaient en retard de paiement de sept mois, le budget annuel de l’agence était de 248 millions de Francs CFA seulement. « Une situation chaotique en réalité ! » résume-t-il dans une interview à La Lettre du Peuple.
Objectif 200 milliards de francs CFA pour 2017
Depuis sa prise de fonctions, l’ancien directeur de la branche Coca-Cola pour l’Afrique centrale au Cameroun a ainsi engagé une profonde restructuration et modernisation de la structure. Et selon lui, les résultats se font déjà sentir. Les investissements ont progressé, ils étaient de 132 milliards en 2015, et 145 milliards attendus en 2016. Avec le forum Investir Mali 2017, Moussa Ismaïla Touré compte booster les investissements. Son défi est d’atteindre 200 milliards de francs CFA d’investissements pour 2017, et 300 milliards pour 2018.
Ce forum, Moussa Ismaïla Touré le veut ouvert à tous, avec deux cibles prioritaires. La première concerne les acteurs locaux, ceux qui ont déjà investi au Mali ou sont en train de le faire. La deuxième cible est la diaspora malienne, qui représente un potentiel important d’investissement au Mali. Le forum sera cofinancé par l’Etat, la Banque mondiale, l’USAID, (US Agency for international development), la Banque africaine de développement, et les contributeurs du secteur privé malien, pour un budget total de 1,5 milliards de francs CFA.
La diaspora malienne comme cible majeure
Pour promouvoir ce forum, l’API-Mali organise des « Road show », des événements dans un certain nombre de pays ciblés. Une rencontre à destination de la diaspora malienne au Congo sera notamment organisée : « les Maliens sont parmi les plus grands opérateurs du Congo, s’ils sont capables de porter des projets dans ces pays, ils sont capables de faire la même chose chez eux » explique Moussa. Ces road show cibleront d’autres pays en Europe, en Asie, au Moyen-Orient, ou encore en Amérique du Nord.
Le forum Investir Mali 2017 focalisera son action sur quatre secteurs prioritaires. D’abord, le secteur agricole et l’agrobusiness, suivi par le secteur des énergies, notamment les énergies renouvelables. Le troisième secteur mis à l’honneur est celui des infrastructures. Enfin, l’élevage a été retenu : « le Mali a le plus grand cheptel de la sous-région, aujourd’hui, nous sommes un des grands exportateurs d’animaux sur pieds. » L’API-Mali voit là un potentiel à exploiter en local en créant des abattoirs, des usines pour les produits laitiers, etc. Si priorité a été donnée à ces quatre secteurs, cela ne signifie pas pour autant que les autres soient oubliés. « On a coutume de dire que dans notre pays tout reste à faire et c’est une réalité » reconnaît Moussa Ismaïla Touré, pragmatique.
Malgré le retard, et les difficultés liées à une situation de paix encore fragile, le directeur de l’API-Mali veut croire que le forum permettra de nouer des partenariats solides entre les acteurs économiques maliens et étrangers. Et il espère qu’à terme, les victoires économiques contribueront à améliorer l’image du Mali, condition sine qua non pour le développement du pays.