Khadim Bâ, itinéraire d’un jeune entrepreneur à succès

Auteur 16 avril 2021 0
Khadim Bâ, itinéraire d’un jeune entrepreneur à succès

Khadim Bâ est un homme d’affaires pressé. L’adjectif lui colle bien à la peau car à 23 ans, il était déjà directeur général adjoint de Carrefour automobiles, une des plus grandes entreprises du Sénégal. Retracer le parcours de Khadim Bâ, c’est remonter le temps bien plus loin qu’en 1983, année de sa naissance à Dakar, dans son Sénégal qu’il n’a quitté que provisoirement pour étudier dans de grandes écoles. 

Bon sang ne saurait mentir. En effet au milieu du XXe siècle, son grand-père, Idrissa Gueye de Kaolack, milliardaire fait déjà fortune en menant de grandes opérations financières au moment de la décolonisation et de l’indépendance, développant notamment de belles affaires dans le commerce de l’arachide. Puis son père, Amadou Bâ, devient lui aussi un riche financier sénégalais à dirigeant Carrefour automobiles, une entreprise spécialisée dans la vente de véhicules de luxe. 

Directeur général adjoint à 23 ans

Lorsqu’il atteint la majorité, Khadim Bâ sait déjà qu’il va suivre les traces de ses modèles familiaux. Il étudie l’administration des affaires à Paris avant de s’envoler pour HEC Montréal, où il obtient un bachelor, là aussi dans l’administration des entreprises, spécialisé dans le management des activités liées aux hydrocarbures. Dans le même temps, il intègre le service achat de la Sosetra, la société sénégalaise de transformation puis collabore au sein de la BMW AG Bank avant d’épouser la carrière éphémère d’audit et réviseur comptable.

C’est donc en 2005, à 23 ans, que son père le nomme directeur général adjoint de Carrefour automobiles. La nomination fait un peu jaser, en raison des égards attribués par le paternel pour un profil aussi jeune mais il ne s’agit pas forcément d’une usurpation : le jeune Bâ ne fait pas de la figuration à son poste et mène de véritables projets qui aident son entreprise à se développer. 

C’est ainsi qu’il fait ses armes, chaperonné jusqu’en 2010 par Amadou Bâ. Cette année-là, il rachète avec l’aide de son père la société Locafrique spécialisée dans le financement des entreprises dans la zone Afrique de l’Ouest. Leasing, crédit-bail… Locafrique, qui reste sous le giron de Carrefour automobiles en tant que filiale, intervient auprès des agriculteurs et des entreprises locales. Khadim Bâ, armé d’un excellent savoir-faire managérial, parvient à remettre à flot les activités de sa nouvelle entreprise. Nommé directeur général de Locafrique, il réussit à se bâtir un empire financier conséquent, apportant son soutien à de nombreux projets dans un contexte dynamique.

Faire de Dakar le Rotterdam d’Afrique de l’Ouest

Huit ans après sa prise de fonction chez Locafrique, Khadim Bâ prend une dimension encore plus importante lorsqu’il rachète, avec l’aide de sa famille, 34 % des parts de la SAR, la Société Africaine de Raffinage (dont Locafrique est par conséquent actionnaire). Enfin, le jeune entrepreneur peut mettre à profit ses études en lien avec la production d’hydrocarbures. Déjà, lors de son bachelor au Canada, il envisageait Dakar comme la plaque tournante du transport d’or noir en Afrique de l’Ouest, pour faire du Sénégal le « Rotterdam africain ». Implantée à Mbao, près de Dakar, la SAR approvisionne en effet de nombreuses régions du Sénégal en énergie via le gaz, l’essence, le diesel, le fuel ou encore le kérosène. 

Réputé intransigeant en affaires, entrepreneur visionnaire et formidable meneur d’hommes, Khadim Bâ possède une ambition sans limite. Vouant sa vie au Sénégal et plus généralement au développement du continent africain, ce père de quatre enfants soigne aussi les apparences en affichant son philanthropisme. En 2020, dans le but de lutter contre la pandémie de Covid-19, c’est un chèque de 10 millions de francs CFA qu’il signe lors du téléthon organisé par GFM.

Photo : khadim-ba.com

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