Nouvel Eldorado pour les grandes puissances, l’Afrique se développe et commence à devenir maîtresse de son économie. Signe de cette indépendance progressive, l’éviction des banques françaises historiques par de nouvelles puissances banquières régionales.
Besoins de nouvelles opportunités pour les hydrocarbures, appétit chinois pour les matières premières, développement fulgurant de l’éducation, ouverture sur le monde, stabilisation politique, explosion de l’innovation et de la créativité… tous les signes sont là pour préfigurer un sursaut économique de la jeune Afrique. Les grandes puissances occidentales et asiatiques lorgnent déjà sur le marché potentiel que représente le continent sur lequel tout ou presque reste à construire et à inventer.
Mais l’Afrique ne semble pas vouloir se cantonner au vieux modèle paternaliste dans lequel elle n’était qu’un appendice des économies occidentales. C’est notamment le cas pour le secteur bancaire en Afrique francophone, où l’on assiste progressivement à un remplacement des géants historiques français au profit de banques panafricaines solidement implantées localement.
La France perd des parts de marché
Avec le passé colonial qu’on lui connaît, la France a toujours entretenu des liens étroits avec l’Afrique, au niveau culturel, politique, mais surtout économique. Les relations entre le « continent noir » et la France (qui a longtemps été la porte d’entrée vers l’Europe) ont toujours été sous-tendues par d’étroites collaborations bancaires et monétaires. Tout d’abord parce que beaucoup de monnaies africaines étaient indexées sur feu le Franc, mais aussi en raison de la forte présence de banques françaises en Afrique francophone.
Cependant, on remarque depuis 2007 que le rôle du secteur bancaire français s’effrite en Afrique. Même si la Société Générale et BNP Paribas semblent résister tant bien que mal à la concurrence locale, le Crédit Agricole et le Crédit Lyonnais ont eux quitté le navire.
Penser local pour viser le global, Attijari et Ecobank
Ce qui a fait la force des banques africaines face aux colosses français, c’est d’avoir osé parier sur la proximité. Contrairement aux enseignes françaises qui se sont concentrées exclusivement sur les secteurs à hauts rendements, à savoir les grandes entreprises et les particuliers les plus fortunés, beaucoup de banques africaines ont osé la mise en place de nombreuses agences, parfois très peu rentables, afin de couvrir la plus grande partie possible de la population.
C’est sur ce modèle que la togolaise Ecobank et la marocaine Attijari ont réussi à s’imposer dans toute l’Afrique francophone. Pour cette zone, Ecobank représente désormais 14% de part de marché grâce à une présence dans 36 pays en Afrique de l’est, centrale et de l’ouest. Attijari quant à elle représente 13% de part de marché. Propriété à 47% de la Société nationale d’investissement marocaine, elle est surtout présente au Maghreb.
Le secteur bancaire chinois s’impose en Afrique
Si la France s’efface peu à peu du paysage banquier africain, ce n’est pas uniquement pour laisser la place aux banques issues de ce continent. La Chine, désormais première puissance économique mondiale, investit en masse en Afrique. La China Développement Bank a par exemple débloqué un fonds de deux milliards de dollars sur cinq ans pour encourager le co-développement entre la Chine et l’Afrique. L’idée est de financer des entreprises africaines, mais aussi de créer un support bancaire 100% chinois pour les expatriés venus de l’Empire du Milieu pour investir et entreprendre en masse. Une manière de créer un microcosme économique chinois au sein de l’Afrique, notamment en introduisant le Yuan comme monnaie d’échange. En Afrique du Sud, un protocole a été signé l’an dernier pour établir des opérations de compensation en yuan. Il faut dire que la Chine est le premier marché d’exportation de l’Afrique du Sud
Mais les banques africaines ne sont pas forcément perdantes dans ces opérations. Plusieurs d’entre-elles, dont Ecobank, ont déjà ouvert des bureaux de représentation à Pékin en attente d’une licence d’exploitation. Un premier pas donc vers un marché de 1,4 milliards de consommateurs.
Bravo le groupe bancaire Attijari wafa banque qui a su saisir les opportunités pour pénétrer le marché Africain, c’est une fierté pour l’économie nationale Marocaine. Certes, le Maroc n’a pas de pétrole mais il a des idées qui lui permettent de développer ses relations avec son environnement Africaine et international. continuons sur cette voie.