Après avoir entrepris la construction d’un parc éolien de 1900 hectares à Vredenburg sur la côte ouest de l’Afrique du Sud, GDF SUEZ confirme être un acteur majeur de la transition énergétique du pays en projetant la fabrication d’une centrale solaire de grande envergure.
A Kathu, en Afrique du Sud, une centrale solaire dernière génération va bientôt se construire. Le chantier a été confié à un consortium mené par le français GDF SUEZ (à 49%), devenu le premier producteur mondial d’énergie non nucléaire, et qui dit vouloir être un acteur majeur de la transition vers les énergies « propres ». L’opérateur sud-africain officiel Eskom devrait signer un contrat d’exploitation de vingt ans avec le groupe.
Une centrale thermique à concentration ?
La centrale, dont l’exploitation devrait débuter mi-2015, sera la cinquième du type en Afrique du Sud. Le principe est simple. Des miroirs suivant le soleil tout au long de la journée réfléchissent ses rayons en un même point. C’est la concentration. La chaleur provoquée par cette concentration solaire transforme un fluide (de l’eau par exemple) en vapeur qui fait elle-même tourner une turbine. C’est la rotation de cette turbine qui crée l’électricité.
Outre la plus grande efficacité liée à la concentration, la véritable révolution de cette technologie tient dans sa capacité à stocker, grâce au procédé dit de « sels fondus », une partie de la vapeur produite, permettant ainsi une production électrique en dehors des heures d’ensoleillement.
Afrique du Sud, pays du solaire ?
C’est en Afrique du Sud qu’est organisée chaque année une course automobile d’envergure internationale réservée aux véhicules fonctionnant à l’énergie solaire. Cette manifestation est une vitrine pour le pays qui tente une révolution énergétique, notamment au profit du photovoltaïque.
L’Afrique du Sud n’a pas été un bon élève ces dernières décennies en matière d’énergies renouvelables. Son potentiel photovoltaïque est pourtant exceptionnel puisque le pays a l’un des meilleurs ensoleillements du monde.
Alors que le quart de la population du pays n’avait toujours pas accès à l’électricité, l’état sud-africain a initié une vaste politique de développement des énergies renouvelables dont l’un des objectifs est de produire avec une puissance de 8,2 gigawatts d’ici à 2030. Etant donné la mauvaise qualité du réseau de distribution, donnant lieu à de fréquentes coupures de courant, le recours à l’énergie solaire et notamment à de petits dispositifs domestiques déconnectés du réseau semble être en effet une solution à privilégier.
Abandonner l’usage du charbon
L’Afrique du Sud tente à la fois d’augmenter sa production électrique par tous les moyens et de sortir du charbon, très polluant, qui produisait jusqu’ici 90% de l’énergie du pays. Mais la transition énergétique a un prix, celle de nombreux emplois. L’opérateur Glencore envisage la fermeture de plusieurs mines de charbon sud-africaines et de baisser ainsi sa production annuelle de cinq millions de tonnes, supprimant alors un millier d’emplois.
Pour diminuer l’excessive pollution créée par ce mode de production (un sud-africain émet en moyenne deux fois plus de CO2 qu’un chinois), le solaire n’est pas la seule solution envisagée par l’Afrique du Sud. Le nucléaire semble être aussi en progression avec pour objectif d’augmenter la production de cette énergie d’une puissance de 9,6 gigawatts à l’horizon 2025. Un contrat vient d’ailleurs d’être signé entre Eskom et un autre géant français de l’énergie, Areva, pour le remplacement sur les trois prochaines années de six générateurs dans la centrale de Koeberg, seule centrale nucléaire du pays, conçue par le français Framatome.