A la tête d’Airness, Malamine Koné compte parmi les géants du sportwear. Ce jeune malien, arrivé en France à l’âge de dix ans, enfant des banlieues, est devenu le symbole d’une réussite forgée autour des valeurs du travail, de l’abnégation et de la détermination.
« On m’a traité de fou » répond, souriant, Malamine Koné, quand on lui demande comment a été accueilli son projet de lancer une marque de sportwear. Nous sommes en 1999, à Saint-Denis en banlieue parisienne, Malamine Koné, malien ayant émigré en France, vient de voir s’envoler ses espoirs de carrière sportive au cours d’un accident qui lui a valu une dizaine d’opérations. Du fond de sa banlieue, il imagine alors de créer une ligne de vêtements de sport, avec comme ambition d’attaquer un marché où Nike, Adidas, Puma, Kappa se livrent une compétition féroce. Pas moins. Dix ans après, Airness réalise un chiffre d’affaires de 250 millions d’euros.
La naissance d’une panthère
Malamine Koné est né à Niéna, à 400 kilomètres de Bamako. Enfant, il s’occupe du bétail de la famille, sillonnant les alentours du village en quête de point d’eau. En 1981, il rejoint ses parents, en banlieue parisienne. C’est un choc. Après une scolarité laborieuse, il décroche finalement un DEUG de droit. Malamine Koné rêve de devenir commissaire de police. En plus de ses études, il pratique la boxe anglaise avec succès. Il accède au titre de double champion de France amateur dans la catégorie des poids moyens. Sur les rings, on le surnomme « la Panthère ». Mais en 1995, l’homme est victime d’un accident de la route et tous ses espoirs professionnels s’envolent.
Michael Jordan comme modèle
C’est durant sa longue période de convalescence, que germe l’idée de lancer sa propre ligne de vêtements de sport. Il la baptise du surnom donné au basketteur américain, Michael Jordan : Airness. Ce qui veut dire « toujours plus haut, toujours plus fort». Pour le logo, Malamine Koné s’inspire de son propre surnom de boxeur : la panthère. L’animal symbolise les valeurs de la marque : effort, travail, abnégation. C’est un magasin Sport 2000, près de chez lui, qui accepte le premier de lui faire confiance. Le gérant, lassé des sempiternelles visites de Malamine Koné, prend quelques pièces en dépôt-vente. Tout sera vendu dans la journée.
Des ambassadeurs de marque
Pour pouvoir booster la vente de ses articles, Malamine Koné s’engouffre dans une brèche du droit de l’image. Il n’y a pas d’obligations pour les sportifs à porter la marque de leur équipementier dans leurs activités extra-sportives. Malamine Koné va alors pouvoir recruter des ambassadeurs de choix pour promouvoir sa panthère. Il fera appel à Steve Marlet, son ami d’enfance, mais aussi Djibril Cissé ou Didier Drogba. Et dans une volonté d’élargir son public, à d’autres personnalités telles que Guy Roux et Thierry Rolland.
La panthère de Malamine Koné connait alors une ascension fulgurante. Pour asseoir sa crédibilité, le jeune patron d’Airness décide de concurrencer les géants Nike et Adidas sur leur propre terrain. Il va devenir équipementier officiel. C’est ainsi que le Stade Rennais, signe un contrat avec Airness. Puis le FC Nantes, Valenciennes, Lille, Auxerre, Fulham en Angleterre, Boavista Porto au Portugal ainsi que l’équipe nationale du Mali. Après le football, la marque se diversifie. Airness est ainsi l’équipementier du club de basket de Levallois et du champion de tennis russe Nikolay Davydenko quatrième joueur mondial.
Aujourd’hui dix ans après son lancement, Airness est devenu le premier équipementier français de sport. Le rêve un peu fou d’un jeune de banlieue, est devenu l’un des plus beaux succès sportifs de l’hexagone.
Beau portrait. Le parcours Malamine Koné est vraiment passionnant. En plus, son business est une superbe réussite.