Chefchaouen : la ville bleue mise sur le vert

Auteur 21 août 2019 0
Chefchaouen : la ville bleue mise sur le vert

Chefchaouen est une petite ville de 45.000 habitants située dans le massif montagneux du Rif appréciée par les touristes pour le charme pittoresque de sa vieille médina aux maisons recouvertes de chaux bleu pastel. « Chaouen », surnommée aussi « la perle du Rif », est aussi connue pour ses importantes cultures de cannabis.

La ville bleue fait aujourd’hui le pari de devenir ville verte. Sous l’impulsion de son maire, Mohamed Sefiani, homme dynamique et connu pour son engagement écologique, Chaouen ambitionne de devenir un modèle de développement durable pour le Maroc. Elle fait partie des douze communes du Sud méditerranéen sélectionnées pour un programme européen comme « commune modèle et initiatrice d’un changement citoyen en matière de gestion énergétique durable ». Ce programme est doté d’environ dix millions de dirhams (soit environ 900’000 euros).

Dès avril 2010, son conseil municipal avait voté à l’unanimité pour faire de Chefchaouen une ville écologique et durable. « Nous sommes en phase de transition. Au niveau marocain et africain, nous sommes très avancés dans ce domaine », explique Mohamed Sefiani.

Des équipements solaires 

La ville de Chefchaouen était un terreau favorable à cette démarche écologique, avec à son actif une quinzaine d’associations œuvrant dans le domaine de l’environnement. Ainsi des actions de sensibilisation, des opérations de nettoyage par des bénévoles, des marathons, sont organisée régulièrement sur la ville. L’une d’entre elles, l’Association des énergies vertes et développement durable, fait d’ailleurs partie du réseau participant à la COP 22.

Sur le terrain, cet élan écologique se traduit par différentes initiatives, comme la construction d’une piscine municipale, récemment inaugurée, équipée de panneaux solaire. De même, la bibliothèque ainsi que d’autres sites sont équipé de plaques photovoltaïques. Un centre « info-énergie » a été mis à la disposition des habitants pour les informer et les sensibiliser aux économies d’énergie, à l’écoconstruction, etc. Enfin un musée dédié à l’environnement est en phase d’achèvement.

Pour l’accompagner dans sa transition, la ville a fait appel à une ONG française, le Groupe énergies renouvelables, environnement et solidarités (GERES). La municipalité se penche également sur la gestion de ses déchets, le maire avouant que la décharge publique actuelle n’est pas aux normes. Un projet de centre d’enfouissement et de valorisation est en cours.

52 % d’énergies renouvelables dans le royaume à l’horizon 2030

La démarche écologique de Chaouen s’inscrit dans une volonté globale du roi Mohammed VI de multiplier les initiatives vertes et le développement des énergies renouvelables au Maroc. C’est d’ailleurs à Marrakech que s’est tenue en 2016 la 22e Conférence mondiale sur le climat. L’objectif est de porter la part des énergies renouvelables dans le royaume à 52 % à l’horizon 2030. Symbole de cette stratégie, le complexe Noor a été inauguré en 2016 à 20 km de Ouarzazate, aux portes du Sahara. Il est l’une des plus grandes centrales solaires au monde.

La ville de Chaouen a par ailleurs signé un partenariat avec le ministère du Tourisme afin de développer des produits éco-touristiques dans la région de Chefchaouen. Sont à l’ordre du jour, la création d’une première station verte à Akchour, ainsi qu’un éco-lodge et un gîte Panda dans l’arrière-pays. La feuille de route de ce partenariat prévoit aussi le développement de campings et d’hébergements touristiques dans l’arrière-pays.

Chefchaouen a été remarquée pour son engagement écologique. Elle a ainsi remporté l’an dernier le Trophée « initiatives Climat 2018 des collectivités africaines » dans la catégorie de la meilleure ville intermédiaire en Afrique.

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