Malgré l’indéniable impact économique des révoltes dans les pays arabes de ces derniers mois, le transport aérien en Afrique se porte plutôt bien en 2011. Etant d’ailleurs en constante progression depuis quelques années, l’espace aérien africain est devenu un objet de convoitise pour les grandes compagnies aériennes du continent africain ainsi que les compagnies occidentales qui y voient l’opportunité de prendre de nouvelles parts de marché. D’ailleurs différentes études réalisées prévoient une augmentation conséquente du trafic dans les prochaines années, la classe moyenne africaine ayant de plus en plus accès aux voyages en avion d’une part, et l’Afrique développant grandement ses échanges économiques et commerciaux avec la Chine et l’Inde d’autre part.
Air Mauritius et TAAG : 1 million de passagers en plus en 2011
Le ciel africain se partage donc entre les grandes compagnies mondiales, des compagnies africaines qui s’en sortent bien, majoritairement celles d’Afrique du Nord, ainsi que de petites compagnies locales qui essayent de tirer leur épingle du jeu. Parmi celles qui progressent en termes de nombre de passagers transportés, on trouve Air Mauritius et TAAG (Angola) qui ont transporté plus d’un million de passagers, suivies d’Air Nigeria, LAM Mozambique et Air Madagascar avec plus d’un demi-million de personnes. Les hausses de trafic les plus importantes entre 2009 et 2010 ont pourtant été réalisées par des compagnies plus confidentielles comme Ethiopian ou Arik Air qui progressent de 12 à 15%.
Difficultés économiques pour les compagnies : l’impact du printemps arabe
Cependant la hausse du trafic n’est pas nécessairement synonyme de réussite économique. Ainsi si la compagnie South Africa Airways déclare avoir dégagé de gros profits pour 2011 il n’en va pas de même pour d’autres compagnies comme Royal Air Maroc qui a dû supprimer des lignes déficitaires, Air Maritius qui invoque le ralentissement du tourisme pour expliquer des pertes importantes ou encore la compagnie libyenne Afriqiyah qui a subi de plein fouet la guerre civile et dont l’activité a été stoppée notamment par la destruction de plusieurs de ses appareils au cours de bombardements.
Âpre concurrence des grandes compagnies internationales
Parallèlement au développement des compagnies africaines, les compagnies occidentales comme Air-France-KLM ou Lufthansa souhaitent se développer davantage sur le territoire en ouvrant de nouvelles lignes. De même pour les compagnies américaines puisque Delta Airlines et United Airlines arrivent dans différents aéroports africains où elles vont d’ailleurs se trouver en concurrence avec celles du Moyen-Orient. L’espace africain devrait donc connaître une âpre lutte entre ces grandes compagnies qui se partagent le monde.
Le combat semble bien inégal entre les grands groupes d’Europe ou d’ailleurs et les compagnies africaines, petites ou grandes. C’est sans doute en vue de protéger les compagnies africaines que s’est tenu récemment un forum à Dakar où il était question de trouver des parades afin que les compagnies africaines profitent de l’expansion du trafic aérien de leur continent et qu’elles ne subissent pas, impuissantes, la mainmise des compagnies étrangères. Des accords dans ce sens seraient en cours de négociation avec l’Union Européenne.