L’essor économique de l’Afrique se traduit par l’accroissement des infrastructures (routes, hôpitaux, stades, etc). C’est l’un des indicateurs qui permet de mesurer le chemin parcouru en termes de développement. Toutefois, les mécanismes de financement des grands projets infrastructurels sont encore très en deçà des besoins réels des pays africains.
C’est justement pour réduire les délais de réalisation des projets infrastructurels en Afrique que le fonds Africa 50 a été institutionnalisé. Pour ce faire, un appel à financement a été lancé afin de recueillir initialement 3 milliards de dollars destinés à ce fonds.
En termes d’infrastructures, ces 5 dernières années, la Banque africaine de développement (BAD) a injecté plus de 5,4 milliards de dollars dans des projets d’infrastructure cruciaux en Afrique, avec l’aide des financements émanant du secteur privé et des partenariats public-privé (PPP). Sur un portefeuille actif qui s’élève à 25 milliards de dollars, 60% sont investis par la BAD dans des infrastructures. Cela témoigne des opportunités qui se présentent et des déficits qui demeurent à combler.
Fonds Africa 50 : une initiative panafricaine
Lors de sa réunion annuelle, la BAD a présenté le 19 juillet dernier à Tunis les contours et les pourtours de l’initiative « Fonds Afrique 50 ». Un concept voté en mai 2013 par les ministres des Finances lors des assemblées annuelles de l’institution bancaire panafricaine à Marrakech.
Pour concrétiser le démarrage du projet, la BAD et la Fondation Made in Africa (MIAF) ont lancé le 26 septembre dernier sur le marché NASDAQ de New York, un appel conjoint à capitaux. La MIAF est une initiative d’Oswald Boateng, un styliste célèbre d’origine ghanéenne, et de Kola Aluko, un grand industriel nigérian gestionnaire de la société Atlantic Energy.
L’objectif à court terme conjointement annoncé par la BAD et la MIAF est de réunir jusqu’à 500 millions de dollars d’ici la mi-2014. Les fonds ainsi récoltés permettront d’alimenter l’organe en charge des projets de développement. L’appel au financement concerne aussi bien les organismes, les institutions que les particuliers. Les banques centrales, la diaspora, des fonds souverains, des fonds de pension et des grosses fortunes du continent ont été sollicités pour apporter leur concours.
Des mégaprojets en vue
Le dernier sommet des chefs d’Etats et de gouvernements africain à Addis-Abeba avait mis en exergue les besoins de financement des infrastructures au niveau continental. Les besoins ont été estimés à 68 milliards de dollars.
Les pays africains favorisent le plus souvent la relation bilatérale pour financer les grandes constructions. Ainsi, la Chine est devenue un partenaire incontournable dans ce sens.
Pour innover et pour mettre en avant les liens panafricains, le fonds Africa 50 financera prioritairement les projets entrant dans le cadre du Programme pour le Développement de l’Infrastructure en Afrique (PIDA), exécuté par la BAD. L’argent des Africains seront réaffectés à des projets africains, en somme. C’est devenu une nécessité au vu de la conjoncture de crise économique que le monde connaît.
A terme, l’objectif annoncé est de voir émerger de terre des mégas projets d’infrastructure (énergie, transport, connectivité) en Afrique, au cours des 50 prochaines années. Dans 10 ans, les initiateurs du projet espèrent que le capital atteindra 100 milliards de dollars. L’espoir est permis, même si au cours de ces décennies des projets panafricains sont demeurés des coquilles vides.