Le continent africain regorge de ressources, notamment des minerais, mais cette manne économique ne profite pas toujours aux pays exploités, du moins très insuffisamment. Les compagnies étrangères qui exploitent ces gisements se contentent de reverser des taxes qui sont souvent bien faibles : en 2010 les compagnies ont augmenté leurs résultats de 156% alors que les taxes reversées sont restées à 6%. Avec l’envolée des prix des métaux de ces dernières années il serait juste que ces taxes soient réévaluées et que les bénéfices générés par ces exploitations minières puissent ainsi profiter aux pays concernés.
Manque de transparence dans le secteur minier
La gestion des taxes est souvent opaque du côté des sociétés minières comme de certains gouvernements, plus de transparence semble nécessaire dans ce secteur. Pour l’heure les compagnies se contentent de déclarer les sommes versées et les gouvernements celles reçues, mais pour plus d’équité les grandes multinationales devraient déclarer également les profits générés. De plus les pays exploités ne semblent pas toujours connaître précisément les quantités qu’elles exportent, cela favorise alors la fuite des capitaux. Quant à la corruption des gouvernements, si on ne peut la nier, elle reste cependant minoritaire (3% selon les estimations).
Vers une réforme du système des taxes ?
Des projets sont à l’étude pour une réforme du système des taxes, notamment pour les indexer sur la hausse des cours qui sont de plus en plus élevés. En outre il faut que les pays africains revoient la répartition de l’argent issu de ces taxes afin, par exemple, qu’il soit réinvesti dans des infrastructures et des aménagements bénéficiant à d’autres secteurs économiques. L’Union Africaine a déjà pris des mesures pour obliger les compagnies minières à déclarer les sommes versées aux états, certains sont d’avis que les compagnies aillent plus loin et publient ces chiffres.
D’autre part il existe des arrangements entre les compagnies minières étrangères et les états dans lesquels elles exploitent. Certains pays ont ainsi souscrit des contrats dits « chinois » car passés avec la Chine qui, en échange de minerais, construit des infrastructures telles que des voies ferroviaires ou des routes. Les aménagements ainsi créés bénéficient à d’autres secteurs économiques, pas uniquement au secteur minier. Cependant ce type de contrat est à revoir et à encadrer car il est souhaitable que les pays africains puissent être maîtres de leurs équipements notamment dans le domaine social.
Les Etats africains actionnaires des mines ?
Les pays africains devraient être partie prenante de l’exploitation de leurs propres richesses, malheureusement ce secteur est très technique et nécessite de gros financements que les états peinent à réunir, alors que les grandes compagnies étrangères ont déjà des capitaux. Le bureau des Nations Unies pour l’Afrique suggère que les pays soient associés et intéressés dans les projets miniers des compagnies. Les états pourraient être actionnaires des grandes compagnies non seulement pour en tirer des revenus mais aussi pour siéger aux conseils d’administration : le Botswana ou la Namibie sont ainsi déjà actionnaires des mines à 50%, ajouté aux taxes et impôts cela permet aux états de récupérer jusqu’à 67% des revenus miniers.