Kampala « l’hyper-polluée » se cherche des solutions écologiques concrètes

Auteur 21 février 2018 0
Kampala « l’hyper-polluée » se cherche des solutions écologiques concrètes

En mai 2016, l’Organisation mondiale de la santé publie un rapport critique sur la pollution atmosphérique des villes. Dans cette étude, la capitale de l’Ouganda apparaît comme une des villes les plus exposées à la pollution. Les cours d’eau de Kampala sont envahis par les déchets et les véhicules pour la plupart anciens rejettent des tonnes de fumée noire. Réduire la pollution est donc devenu l’une des lignes directrices de la politique de la mairie de Kampala.

L’étude de l’OMS a révélé aux autorités ougandaises le défi majeur qui l’attend dans les années à venir s’ils veulent offrir un cadre de vie soutenable et respirable à ces citoyens. La capitale de deux millions d’habitants qui subit déjà les conséquences du changement climatique avec de plus en plus d’inondations, présente des résultats inquiétants. D’autant plus qu’à Kampala, la pollution a augmenté de 8 % en moins de cinq ans.

Pour faire face à ces problèmes, la mairie a mis en œuvre une politique environnementale dynamique afin de changer les habitudes des habitants des zones urbaines et péri-urbaines. Elle propose, avec le soutien d’associations sur le terrain, des solutions concrètes et rapides qui interpellent les principaux concernés.

Des formations ciblées à destination des fermiers et des éleveurs

Elle a notamment mis en place des réunions et des formations destinées aux fermiers de zone urbaine et péri-urbaine autour de Kampala. Ils peuvent ainsi comprendre comment conserver la production tout en restant rentable, ou encore comment continuer d’améliorer ses bénéfices et diminuer le coût du bétail en utilisant à bon escient les parcelles et les semences, et mieux recourir aux nouvelles technologies. Au cours de ces formations, ils peuvent comprendre grâce des démonstrations techniques comment améliorer leur quotidien sans engager les profits.

Sacs « bio », briquettes de combustion durables, et recyclage

Il a été mis en place également un réseau de diffusion d’informations gratuites à destination des citadins intéressés par l’agriculture complémentaire en ville. Ces derniers peuvent même faire l’acquisition de sacs de culture biologique en petit espace qui leur permettent, en cultivant à la verticale, de gagner de la place, de gaspiller moins d’eau et cela sans addition de produits chimiques.

L’association Kapida propose pour sa part, de constituer des économies d’énergie grâce à des briquettes de combustion pour la cuisine. Celles-ci constituées de déchets organiques recyclés évite de recourir au charbon. De plus, la ville encourage ses fermiers à utiliser les restes de patates douces pour nourrir leurs animaux en saison sèche, une technique qui permet de donner plus de lait et d’améliorer leurs revenus.

Un discours neuf qui vise à impliquer tous les corps auxiliaires

Les autorités jouent sur deux tableaux afin de convaincre les Ougandais : de meilleurs gains qui permettent d’améliorer les conditions de vie, et des retombées positives pour les générations futures en trouvant des alternatives aux pesticides.

Ainsi la mairie se réorganise via le projet Kampala City Organisation avec l’objectif de faire naître une conscience écologique chez les plus jeunes, en impliquant toutes les parties prenantes. Le projet de la ville vise aussi à faire de Kampala une ville plus attractive, vibrante et durable. Cela grâce à un nouveau discours : recycler, promouvoir le « bio » et ne pas détériorer davantage l’environnement afin d’offrir un air plus respirable à la ville. Sans oublier de veiller à la sécurité alimentaire des citoyens et de lutter contre le chômage endémique qu’entraine l’agriculture urbaine ou semi-urbaine.

Les premiers résultats de cette politique seront importants afin que d’autres grandes villes africaines qui connaissent le même problème suivent l’exemple.

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