La première apparition d’Aldina remonte à novembre 2019 lors de la huitième édition des Assises de la transformation digitale en Afrique. Cette nouvelle plateforme numérique a pour ambitieuse mission de rappeler les nouvelles générations issues de l’exode africain vers la terre natale. Plus d’un an et demi après qu’est-il advenu de ses ambitions et de ses moyens ?
Les Assises de la Transformation Digitale (ATDA) est un événement organisé chaque année par le journaliste et fondateur de Cio Mag, Mouhamadou Diallo, qui rassemble les grands responsables de l’économie 2.0 d’Afrique. À l’origine un modeste réseau de directeurs informatiques, l’ATDA rassemblait des centaines de participants représentant une quinzaine de pays en 2019.
Un événement d’envergure organisé à la Maison de la Radio, où se sont exprimées de nombreuses personnalités sur les enjeux de l’économie numérique et son importance croissante sur les grands décideurs internationaux. C’est d’ailleurs en raison de cette influence indéniable qu’en 2019 la 8e édition des Assises était organisée en partenariat avec le ministère de l’Europe, des Affaires Étrangères, ainsi que le ministère de l’Économie et des Finances.
Du beau monde, rassemblé pour 48 heures de débat traitant aussi bien de la protection des données personnelles, la définition des «smart villages», les nouvelles possibilités de financement des villes nouvelles où la problématique énergétique… Mais surtout, l’édition 2019 était l’occasion d’assister à la naissance de l’Alliance de la diaspora pour l’inclusion numérique en Afrique (Aldina).
Aldina : un retour à la Terre Mère via la puissance du numérique
Cette nouvelle plateforme de réseaux vise à réunir l’expérience et les capacités des acteurs technologiques issus de la diaspora africaine. L’Alliance de la diaspora pour l’inclusion numérique en Afrique veut promouvoir l’excellence de ses expatriés et capitaliser sur leurs talents pour renforcer l’ensemble du continent africain. Un retour au continent via la puissance du numérique.
Une initiative saluée par l’ensemble des participants de l’édition 2019 de l’ATDA. Il faut dire que l’économie numérique n’est pas une nouveauté pour l’Afrique qui n’a pas attendu la Zleca (la zone de libre-échange africaine) pour rassembler ses pays autour d’un objectif commun. Seulement, il manquait les acteurs présents hors du continent.
Renforcer la capacité et le transfert des technologies en Afrique
Dès son lancement, Aldina Network est déjà présent aux États-Unis, au Canada, à travers l’Europe et bien sûr, en Afrique. En créant la plateforme, l’objectif est double. D’abord de renforcer la capacité et le transfert des technologies, mais surtout de se positionner en tant qu’expert sur les tendances numériques et leurs impacts sur l’Afrique.
Pour attirer des membres, Aldina propose plusieurs services à l’ensemble du réseau. Tout d’abord, ce que le réseau appelle l’Académie, soit des formations, des colloques, et la création de centres de recherches dans les champs numériques (intelligences artificielles, finance digitale…). De plus, Aldina propose l’accompagnement technologique et financier à la création de start-up, ainsi que le soutien des grandes multinationales dans les domaines de l’agritech ou de l’e-santé par exemple.
Créer des liens à tous les niveaux de la diaspora numérique africaine, tel est le défi que s’est lancé Aldina. Si le dicton veut que les meilleurs partent les premiers, il omet de dire que les expatriés pensent forcément à rentrer à un moment ou un autre.
Seulement, après leurs études, les jeunes salariés issus de la diaspora construisent naturellement leur vie au sein de leur pays d’accueil. Bien immobiliers, mariages, enfants scolarisés… Autant de «complications» qui empêchent parfois le retour au pays. Surtout sur un continent où le marché de l’emploi est aussi compétitif, et qui n’attends pas forcément le retour de ses enfants vivant à l’étranger.
Combattre les préjugés pour faciliter le retour des expatriés
Des études montrent par exemple que 70 % des jeunes diplômés issus de la diaspora africaine vivant en France et en Belgique pensent que pour décrocher un emploi ou une promotion en Afrique, il est nécessaire d’y avoir des relations. Pour les moins de 24 ans, on atteint 90 % des personnes sondées.
Néanmoins, grâce à l’avancée de la technologie, renouer ces liens peut se faire numériquement. Et avec l’aide de plateformes comme Aldina, le retour de la diaspora en terre africaine est, peut-être, plus simple que jamais.
Photos : aldinanetwork.org