En avril 2021, le think-tank « A new road » annonce sa création dans le but de repenser la dette africaine. Présentation des enjeux de cette nouvelle route souhaitée par des juristes, des financiers et d’anciens responsables politiques africains et européens.
« Il faut un new deal sur la dette africaine. » Tel est l’enjeu qui émerge de la création en avril dernier de « A new road », un think-tank qui veut prôner une nouvelle façon de penser la dette africaine et plus globalement le financement des économies du continent. Composé de responsables ou d’anciens responsables politiques, de juristes et de financiers, « A new road » rassemble des personnalités africaines ou étrangères ayant un lien avec l’Afrique et résidant sur le continent ou aux quatre coins de la planète.
La dette de l’ensemble des pays d’Afrique est évaluée à 365 milliards de dollars, soit environ 2 % du coût de la dette mondiale totale. Cette proportion, encore faible, tend pourtant à augmenter tandis que le chiffre total de 365 milliards de dollars est difficile à soutenir pour un continent aux monnaies très faibles et à la balance commerciale déficitaire. Le ratio moyen dette / PIB devrait même passer de 60 % en 2019 à plus de 70 % en 2021. En décembre 2020, six pays sont considérés en situation de surendettement, épée de Damoclès menaçant également quatorze autres.
Respecter la souveraineté des pays
Plutôt épargné par le Covid-19, le continent africain n’en déplore pas moins les conséquences de la crise. Les politiques d’austérité enclenchées depuis plusieurs décennies dans certains pays sous les injonctions des institutions internationales n’ont pas porté leurs fruits : la dette explose toujours et les taux de chômage et donc de pauvreté flambent.
Dans ce contexte difficile, le premier point soulevé par le think-tank, avant toute stratégie, est de respecter la souveraineté de chaque État dans les processus de décisions économiques. Ainsi, l’objectif est de rencontrer un par un tous les bailleurs de fonds et de rappeler ce principe immuable : hors de question pour les créanciers de s’immiscer dans la politique locale. Les institutions internationales sont aussi appelées à revoir leur façon de traiter les dossiers africains, afin d’en finir avec la pressurisation qui n’a aucune conséquence positive.
La recherche de financements cohérents pour l’Afrique
L’objectif poursuivi par « A new road » est de mettre en cohérence les conditions de financement appliquées en Afrique avec celles appliquée dans le reste du monde. L’Afrique est teinté d’optimisme pour l’avenir à plusieurs titres : sa population est jeune et fourmille d’idées, notamment dans la transformation digitale ; ses taux de croissance ont un potentiel énorme et les sols et les sous-sols sont particulièrement riches. À ce titre, la problématique demeure la même depuis plusieurs décennies : il faut réussir à transformer ces matières premières avant de les exporter car l’Afrique importe des biens de pays riches à prix assez forts mais ne parvient à exporter ses matières premières qu’à des prix trop bas. Impossible dans ce contexte de réussir à s’en sortir.
La mise en place du marché commun pourrait être une des premières clés à l’intégration collective pour une association de solutions : cette zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) doit permettre un meilleur transfert, plus de partage et de meilleurs échanges de compétitivités continentales. D’après « A new road », la santé, l’éducation, le transport, l’agriculture, l’environnement, l’énergie et le tourisme doivent être au cœur du développement continental mais pour parvenir à des stratégies efficaces, il faut unir les efforts.
C’est ce manque de convergence, ce gâchis de voir des forces se battre chacune dans son coin, qui motive les créateurs de « A new road » à trouver enfin la possibilité d’unir les atouts de l’Afrique. Avec, en ligne de mire, la construction d’une route viable et moins sinueuse pour accompagner les pays africains dans leur gestion de la dette.
Sources : togobreakingnews.info