Nigéria, Egypte, Afrique du Sud… qui va dominer l’Afrique en 2026 ?

Auteur 20 juillet 2021 0
Nigéria, Egypte, Afrique du Sud… qui va dominer l’Afrique en 2026 ?

Il ne s’agit pour l’heure que de prévisions mais elles méritent d’être étudiées avec attention. Ces prévisions, ce sont celles du Fonds Monétaire International (FMI) pour la situation économique de l’Afrique en 2026, pays par pays. Selon le FMI, l’Afrique du Sud, bien que poursuivant sa croissance, va être déclassée par la montée en puissance du Nigéria et de l’Égypte. 

Les chiffres prévisionnels estiment en effet que le Nigéria va doubler son PIB, passant de 429 milliards de dollars à 964 milliards. Le pays aux 210 millions d’habitants jouit d’une belle dynamique, misant sur de grands projets d’infrastructures. Chemins de fer, raffineries de pétrole et grand port en eaux profondes devraient favoriser encore davantage la croissance nigériane tandis que la dépendance au pétrole est combattue par le gouvernement. Depuis la crise de 2014, les dirigeants ont pris conscience de l’urgence de ne plus dépendre de l’or noir mais aussi de créer les conditions de l’autosuffisance alimentaire. Le plan visant à refondre le système agricole va bientôt porter ses fruits et le Nigéria importera moins pour nourrir sa population tout en créant de nouvelles synergies pour réduire sa part de pétrole dans les exportations.

L’Afrique du Sud passe du second au troisième rang

Pendant ce temps, l’Afrique du Sud va voir son PIB passer de 302 à 407 milliards de dollars. Les coupures d’électricité sont nombreuses, les entreprises tournent le dos au pays et la compagnie nationale d’aviation (South African Airways), déjà en difficulté avant le Covid, a besoin du gouvernement pour ne pas couler. Le président Cyril Ramaphosa prévoit un plan d’investissement de 100 milliards de dollars pour les cinq prochaines années mais le pays est en grande difficulté après la pandémie de Covid. Alors qu’elle est le seul pays émergent et membre du G20 en Afrique, l’Afrique du Sud subit aujourd’hui un déclassement lié à ses difficultés à franchir un cap technologique et voit en parallèle des concurrents continentaux pointer le bout de leur nez.

Ainsi, l’Égypte s’est révélée après la révolution de 2011 et la crise de 2016. Cette crise a incité le gouvernement à dévaluer sa monnaie, ce qui a précipité l’arrivée des investissements étrangers et ramené le tourisme international qui avait fui à cause du contexte révolutionnaire. Le PIB du pas devrait passer de 362 à 603 milliards de dollars en 2026, s’appuyant aussi sur les découvertes récentes de gisements de gaz dans les eaux égyptiennes en Méditerranée (le pays devenant le 13e producteur mondial de gaz).

Le Maroc tourné vers le secteur automobile

Derrière le podium, c’est le Maroc qui progresse et double son voisin algérien. Le royaume profite d’une industrie en pleine expansion et de compétences fortes en automobile et en aéronautique. Ces deux secteurs créent du travail au Maroc (180 000 emplois) qui est le premier pays en volume de production de voitures particulières avec plus de 700 000 unités déjà produites. L’Algérie demeure quant à elle dépendante du pétrole et de ses cours, peinant à enclencher la transition, minée par la crise politique qu’elle traverse depuis les manifestations de 2019.

Dans la seconde moitié du Top 10, suivent deux importants pays de l’Est, Kenya et Éthiopie mais aussi la Tanzanie, le Ghana et la Côte d’Ivoire, cinq pays affichant des taux de croissance élevés ces dernières années. Le Ghana et la Côte d’Ivoire sont notamment portés par la découverte d’hydrocarbures sur leur territoire. Les autres sont davantage portés par leurs ressources naturelles et la bonne dynamique des secteurs du service ainsi que par l’achèvement de projets de grandes infrastructures.

Ensuite, parmi les grands absents, il faut noter le Rwanda, qui était attendu dans le top 10 grâce à sa dynamique de croissance depuis bientôt dix ans. Peut-être que d’ici à 2026, les prévisions évolueront encore et verront de nouvelles surprises chambouler ce classement qui est globalement porteur d’espoir pour le continent africain : la croissance est bien réelle.

Sources des photos : Lemarocquejadore.com/ africanbusinessjournal.info

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