Présence accrue de l’Afrique à DAVOS, des perspectives de croissance alléchantes
Du 23 au 27 janvier 2013 s’est tenu le 43ème Forum économique mondial (WEF) de Davos. Jamais encore depuis sa création en 1971, l’Afrique n’avait été autant représentée avec neuf chefs d’Etat (Éthiopie, Guinée, Kenya, Maurice, Nigeria, Rwanda, Afrique du Sud, Tanzanie et Zimbabwe), de nombreuses délégations et des Ministres africains venus débattre de la situation économique, sociale et sanitaire du Continent.
Avec une croissance prévue de 5,25% en Afrique subsaharienne pour l’année 2013, soit 2 points de plus que les estimations du FMI pour la planète entière, l’Afrique offre des perspectives économiques uniques pour les grands groupes présents à Davos, tels le groupe Bharti, Unilever, Nike, ou encore Monsanto et TNT, et les dirigeants Africains tenaient à profiter de la plate-forme de Davos pour attirer de nouveaux investisseurs.
Le continent africain est une des régions du monde où la croissance économique est la plus rapide, ce que n’a pas manqué de souligner Jonathan Ebele Goodluck, Président du Nigeria qui comme ses homologues aimerait bien que l’on arrête de limiter l’Afrique à ses difficultés : « Je n’accepte plus cette manière de parler d’un continent qui depuis quelques années connaît les taux de croissance les plus élevés du monde »
Des perspectives économiques alléchantes que les Chefs d’Etat africains ont tenu à rappeler, insistant notamment sur la sécurité que leurs pays offraient désormais aux investisseurs. Si la situation au Mali a été évoquée, avec les risques de contagion aux autres pays depuis la guerre en Libye, les Présidents africains ont tenu à saluer l’intervention de la France, et la stabilité de la plupart des pays africains qu’ils représentaient : « Partout dans le monde, il y a toujours un risque quand on investit, aujourd’hui la plupart des pays africains ont un système politique stable. »
La croissance, des investissements mais aussi un manque d’infrastructures
Si les Présidents africains sont venus à Davos défendre leurs économies, leur plans d’investissements respectifs et y signer de nouveaux partenariats, la croissance économique, elle, pâtit malheureusement du manque d’infrastructures (routes, électricité, eau, internet) et des échanges commerciaux encore trop restreints entre les pays africains eux-mêmes(10% des échanges du continent).
Il faudrait au minimum 93 milliards de dollars par an pour combler les retards en infrastructures, et cela serait sans doute insuffisant selon l’indien Barthi Mittal, Président du groupe Bharti Entreprises (Télécoms) qui connaît pourtant une croissance importante. Les Etats devront donc trouver les investissements nécessaires pour pallier ces manques. Jacob Zuma a ainsi promis un immense marché et une zone de libre-échange regroupant 3 des 5 régions économiques africaines, exprimant la volonté politique de régler ce problème d’infrastructures… mais il reste encore à trouver les financements.
Des perspectives intéressantes, des opportunités d’investissements pour les grandes multinationales, une main d’œuvre très bon marché et disponible à profusion, qui suscitent bien des convoitises. Le « dernier bastion de forte croissance est le continent africain » s’est réjoui l’homme d’affaires indien Sunil Bharti Mittal.
La croissance profitera-t-elle aux populations ?
En bas de l’échelle, les plus pauvres de la planète survivent avec moins d’1,15$ par jour. La richesse du Top 1% a doublé depuis 1980 alors que celle des 99 % restant a stagné, ce qui n’avait pas été constaté depuis les années 20.
Un peu d’optimisme ne peut pas faire de mal à l’Afrique. C’est bien de voir que le sujet de l’Afrique est de plus en plus discuté dans les grands raouts économiques internationaux comme Davos.
Éthiopie, Guinée, Kenya, Maurice, Nigeria, Rwanda, Afrique du Sud, Tanzanie et Zimbabwe présentent au Forum. L’Afrique de l’ouest est bien un minorité, c’est un peu mauvais signe je trouve…