Maurice, un petit « caillou » perdu dans la zone sud-ouest de l’Océan Indien. Un pays à qui on promettait tous les malheurs au sortir de l’indépendance, tant il n’avait aucune ressource en main, sauf une population travailleuse. Actuellement, l’île truste les premières places au sein des classements économiques mondiaux.
Un taux de croissance stable de 3,3%, avec une projection à 3,8% pour cette année, une alternance démocratique au rendez-vous., un système judicaire fiable… Malgré les apparences, l’île Maurice figure bel et bien sur la carte de l’Afrique. Un îlot de prospérité en plein milieu d’un océan de pauvreté.
Pourtant, un futur prix Nobel d’économie, James Meade avait estimé le manque de perspectives de développement, lié à la forte densité de population et de la dépendance à une monoculture (la canne à sucre) ainsi que des conflits ethniques. L’histoire a donné tort à cet économiste réputé. Les chiffres le prouvent bien, entre 1970 et 2010, le PIB mauricien a augmenté annuellement de 5,4%.
Maurice est un bon élève !
La bonne vitalité de l’économie mauricienne est attestée par les classements flatteurs. L’île est un bon élève pour les instances internationales. Le rapport annuel concernant la liberté économique de l’Institut Fraser de Vancouver (rapport EFW Economic Freedom of the World) a ainsi dévoilé que l’île Maurice se classe au premier rang au niveau africain.
Sur 144 pays et territoires évalués par l’institut, Maurice se classe 6ème. Le cadre économique libre et propice aux investissements a été salué par cette organisation canadienne indépendante de recherche et d’éducation dans le domaine des politiques publiques. Cette structure s’attèle à analyser les enjeux qui touchent l’ensemble de la population. Une autre distinction a été décernée par la fondation Heritage pour les marges de manœuvre accordées aux investisseurs. Dans la zone indianocéanique, l’île Maurice est le seul pays à figurer dans le top 25 du EFW.
Une île en progression
L’embellie mauricienne, dans le volet économique, concerne également les environnements des affaires. Dans le dernier classement du Doing Business, Maurice a gagné cinq places. Ce rapport préparé conjointement par la Banque mondiale et sa filiale, la Société financière internationale, a mis en avant le saut qualitatif effectué par l’île. De 24ème, elle est passée au 19ème rang sur un total de 185 pays. Maurice conforte ainsi sa position de leader en Afrique subsaharienne.
Environnement propice
Les ingrédients d’un environnement économique aussi attrayant résident dans plusieurs facteurs. D’abord, aucune restriction sur la propriété des comptes bancaires en devises n’est effectuée par l’Etat mauricien. Les barrières tarifaires ne sont pas aussi contraignantes que dans les pays voisins. Le taux tarifaire moyen (1,4%) est le plus faible dans la région. Ainsi, les revenus provenant des droits de douane sont de seulement 1,5 % du secteur du commerce. L’obtention de visa de visite pour les étrangers est également facilitée. Pour créer une entreprise à Maurice, 6 jours suffisent.
En ce qui concerne les travailleurs, il y a peu de règlements qui entravent leur embauche.
Les voyants sont tous au vert pour présager de belles années d’embellie. Toutefois, les économistes comme les Mauriciens se questionnent sur la viabilité sur le long terme d’un tel modèle économique.
Sources: afdb.org, oeildafrique.com, slateafrique.com