Dans le rapport 2017 sur les perspectives économiques en Afrique, le Maroc arrive en tête des investisseurs africains en Afrique de l’Ouest, et le second sur le continent africain au regard du nombre de projets. Au total, le royaume chérifien a investi 5 milliards de dollars dans 22 projets en 2016. L’Afrique du Sud reste en tête en matière de nombre de projets activés (29). Le classement effectué dans ce rapport tient en effet compte du nombre de projets et non du montant total d’IDE (investissements directs à l’étranger).
Ce rapport a été présenté lors de la 52e assemblée de la Banque africaine de développement (BAD) qui se tenait à Ahmedabad (Inde) du 22 au 26 mai derniers. Intitulé « Entrepreneuriat et industrialisation », il encourage les gouvernants africains à utiliser en priorité les entreprises africaines pour développer leur économie. Il est le fruit d’une collaboration entre la BAD, le centre de développement de l’OCDE et le programme des Nations unies pour le développement.
3 milliards investis en Ethiopie
Selon le rapport, cette progression du Maroc témoigne d’une évolution des performances des entreprises marocaines dans les domaines de la finance, de la télécommunication, et de l’industrie manufacturière.
Dans ce classement, le Maroc devance de loin les autres investisseurs africains comme le Kenya, économie montante de l’Afrique de l’Est, qui occupe la 3e position avec 14 projets d’une valeur de 100 millions de dollars. Vient ensuite le Nigeria avec 11 projets d’une valeur de 400 millions de dollars.
Une part majeure de ces investissements concerne l’Ethiopie, où le groupe marocain Office chérifien des phosphates (OCP) a signé un accord en novembre 2016 pour l’investissement de 3 milliards de dollars pour la construction d’une usine d’engrais. La Côte d’Ivoire a bénéficié de 2,7 milliards d’IDE marocains.
Les banques marocaines présentes dans 20 pays
Le rapport souligne aussi la bonne prestation du Maroc en termes de nombre d’emplois générés grâce à ces IDE. Ce sont 3.956 emplois qui ont été créés en 2016 par le Maroc contre 2.925 créés par les projets sud-africains. Au total, le nombre d’emplois créés par les investissements du Royaume représentent 3,1 % du total des emplois générés par les IDE sur le continent africain.
Depuis dix ans, les institutions financières marocaines ont renforcé leur présence en Afrique subsaharienne. Attijariwafa bank et la Banque populaire ont ainsi contribué à permettre cet accroissement des IDE marocains en Afrique, avec le rachat de Cogebanque et Barclays en Egypte (Attijariwafa bank) et de la banque de Kigali. En Ethiopie, les banques marocaines possèdent deux filiales, Akwa Group et BTP. Dans l’ensemble du continent africain, les banques marocaines sont aujourd’hui présentes dans plus de 20 pays.
Cette augmentation des investissements marocains s’inscrit dans une démarche globale de Rabat de diversifier son économie pour limiter sa dépendance à l’Europe. Dans cet esprit, le Maroc a rejoint en janvier 2017 l’Union africaine après trois décennies d’absence.