Une crise sociale suscite la révolution
La Tunisie est l’initiateur du renouveau démocratique en Afrique du Nord.
En décembre 2010, la Tunisie est touchée par une crise sociale sans précédent. Le 17 décembre 2010, la police saisit les marchandises d’un vendeur ambulant. Ce dernier proteste et s’immole. C’est le commencement de la crise sociale en Tunisie. En réaction à cette immolation, un mouvement social contre le chômage et la vie chère est né à Sidi Bouzid. Puis ont suivi plusieurs vagues d’arrestations suite aux affrontements entre les forces de l’ordre et les manifestants.
En l’espace de quelques jours, les manifestations et émeutes se sont propagées dans tout le pays. Des bâtiments administratifs ont été incendiés, les forces de l’ordre commencent à tirer sur les manifestants. Plus d’une cinquantaine de morts recensés fin 2010. Le 14 janvier 2011, le Président Ben Ali annonce le limogeage de son gouvernement et le Conseil constitutionnel annonce la vacance du poste présidentiel le 15 janvier 2011.
La première élection libre, celle de l’Assemblée constituante, se tient dix mois après, le 23 octobre 2011.
Les impacts de la crise sur l’économie tunisienne
De 1997 à 2007 environ, la Tunisie a connu une croissance constante d’une moyenne de 5% , avec la crise son taux de croissance était à -3% en janvier 2011. Il a augmenté petit à petit au cours de l’année pour atteindre 0,5% à la fin du quatrième trimestre de l’année 2011. En effet, en quelques jours, la crise a fait chuter les investissements. La Tunisie a également perdu 60% de touristes durant le premier trimestre 2011. Et bien évidemment la persistance du chômage, plus de 700 000 demandeurs d’emplois et quelques 300 000 nouveaux diplômés.
Les changements espérés du renouveau tunisien
La chute de la dictature, la naissance de la démocratie, voilà deux raisons pour séduire les investisseurs. La tenue du scrutin libre du 23 octobre 2011 et la victoire du parti islamiste Ennahda a rassuré les investisseurs. Et la Tunisie a besoin que les investisseurs étrangers ainsi que ceux nationaux réinvestissent en Tunisie.
Il va sans dire que beaucoup attendent de ce renouveau tunisien. Le gouvernement tunisien se trouve face à de gros défis notamment l’adoption de réforme politique et juridique et le développement économique.
Une démocratie illusoire ?
Aussi tôt Ben Ali a quitté le pouvoir, aussi tôt s’est installé un Etat discrétionnaire. Les espoirs de faire de la Tunisie un pays réellement démocratique semblent s’évanouir. En effet, on constate, que le niveau d’investissement reste faible, la croissance anémique et le chômage persiste.
Le Président tunisien Moncef Marzouki est inquiet par rapport à la situation dans laquelle se trouve actuellement la Tunisie. Il craint que le fait que la démocratie tarde à se mettre en place puisse provoquer une nouvelle révolution. Il a insisté sur l’importance d’organiser et de tenir au plus vite des élections générales, après l’adoption de la Nouvelle Constitution.