Coopération Sud-Sud, le Brésil inspire l’Afrique

Auteur 29 août 2012 1
Coopération Sud-Sud, le Brésil inspire l’Afrique

Traditionnellement, les pays du Nord apportaient leur soutien à ceux du Sud. Pourtant depuis quelques années, cela est remis en question.

 

Le ralentissement de la coopération Nord-Sud

Ces dernières années, en effet, la coopération entre les Etats du Sud et les économies avancées, essentiellement le G3 (Etats-Unis, la zone euro et le Japon), a tendance à ralentir. Cela s’explique principalement par la crise économique et financière qui sévit dans le monde et qui pousse les pays développés à se concentrer pour l’instant sur le redressement de leur économie. Ce changement s’opère au détriment des pays du Sud, qui doivent désormais trouver d’autres moyens pour soutenir leur taux de croissance.

Mener une politique économique axée sur le développement du marché intérieur est une solution. Créer une coopération entre les pays du Sud afin de mettre en commun les bonnes pratiques en est une autre. Pour autant, la mise en place de la coopération Sud-Sud ne devrait pas supprimer la coopération Nord-Sud, les deux sont complémentaires.

Cette crise économique mondiale peut alors être vue comme une opportunité pour revoir et remettre en cause les modèles de développement qui existent actuellement.

 

Vers une coopération Sud-Sud

La coopération Sud-Sud peut être définie comme étant un partage des connaissances et des ressources, entre des pays à revenu intermédiaire, dans l’objectif d’identifier des pratiques efficaces.

Selon l’OCDE, la coopération « Sud-Sud » s’est révélée être une dynamique importante de l’évolution de l’architecture de la coopération pour le développement.

La Communauté Internationale a aidé à promouvoir cette coopération Sud-Sud par le biais de l’Assemblée Générale des Nations-Unies qui a proclamé une Journée des Nations Unies pour la coopération Sud-Sud le 19 décembre.

Le Brésil en exemple pour l’Afrique

Au mois de juin 2012 la Banque mondiale et l’Institut brésilien pour la recherche économique appliquée ont publié un rapport intitulé : « la Banque mondiale avec l’Institut brésilien pour la recherche économique appliqué ». Par cette initiative, le Brésil tend la main à l’Afrique ; une occasion à saisir pour les pays du continent.

 

En effet, depuis quelques années, le Brésil connaît une réduction significative de la pauvreté et Il s’avère qu’il voudrait partager ses connaissances avec les pays les plus pauvres.

L’évolution de l’agriculture brésilienne pourrait être prise comme exemple en Afrique. En effet, l’Afrique est dotée de grandes surfaces de terrains non exploités et l’agriculture se limite souvent à  la propre consommation de l’agriculteur et sa famille.

La situation au Brésil était plus ou moins similaire, mais l’Etat a su adopter une politique qui a permis la transformation de l’agriculture traditionnelle en industrie agro-alimentaire. Pour y arriver, il a fallu la coopération des agriculteurs, et une formation de la main d’œuvre. L’Etat a également dû accorder des crédits pour favoriser les investissements, et enfin mener une politique de mise à disposition des terres arables.

Tous ces efforts menés par l’Etat brésilien, ainsi que la coopération des agriculteurs ont permis au Brésil de faire évoluer son secteur agricole de manière intéressante. Ainsi, actuellement, l’agriculture familiale s’étend sur 106,8 millions d’hectares et touche 12 millions d’agriculteurs dont le tiers est constitué de femmes. On note, par ailleurs, 24% de terre cultivée et 84% de propriétaires.

Il faut enfin souligner que la relation entre l’Afrique et le Brésil ne va pas à sens unique. Le Brésil trouve également des intérêts sur le continent. Il y intervient dans plusieurs domaines notamment l’énergie, la santé et aussi l’agriculture. Le Brésil et l’Afrique entretiennent des échanges commerciaux qui, espérons-le, peuvent profiter autant à l’un qu’à l’autre.

Un commentaire »

  1. Alexis Lanterneau 29 août 2012 at 14 h 54 min - Reply

    Il est vrai que les BRICS semblent de plus en plus intéressés par l’Afrique. Si la coopération est une bonne chose, il faut faire attention à ce que ces nouveaux riches n’en profitent pas pour exploiter les ressources du continent. Article intéressant quoi qu’il en soit, merci.

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