Le dernier rapport Perspectives économiques en Afrique, rédigé communément par le programme des Nations unies pour le développement (PNUD), la Banque africaine du développement (BAD) et le centre de développement de l’OCDE, a annoncé que le Ghana devrait faire partie des cinq pays africains qui connaîtront la plus forte croissance économique durant l’année 2017, avec un taux de près de 8 %. Grâce à la poursuite de ses mesures d’assainissement budgétaire, au règlement de la crise énergétique, la reprise de ses productions et de ses exportations ainsi qu’à la stabilité de sa situation politique et monétaire, le pays devrait à nouveau attirer les investissements étrangers.
Le Ghana dans le top 5 de la croissance
Connaissant une croissance économique parmi les plus élevées du monde en 2013, le Ghana avait cependant vu ces chiffres diminuer ces dernières années. L’économie avait reculé à 3,7 % en 2015. La faute à une crise énergétique, au déficit budgétaire et à la dette publique ainsi qu’aux plus faibles revenus de l’exportation d’or et de pétrole, dus à une baisse des cours mondiaux. Depuis 2015, le pays a donc opté pour une rigueur budgétaire et un assainissement des finances publiques pour remédier à ces problèmes et retrouver le chemin de la croissance.
Ainsi, le Ghana retrouve un taux de croissance élevé, avec près de 6 % en 2016, et devrait donc flirter avec les 8 % en 2017, faisant partie, avec la Côte d’Ivoire, le Congo, l’Ethiopie et le Mozambique, des cinq pays africains à la croissance la plus rapide pour l’année à venir. Cette fois-ci, les élections présidentielles ne devraient pas avoir un impact négatif sur l’économie et le budget du pays, contrairement à l’année 2012 où ces dernières avaient causé un important déficit budgétaire.
Les matières premières, source de richesse et base des exportations du pays
Le PIB du pays repose essentiellement sur la diversité de son secteur agricole et surtout sur sa richesse en matières premières dont l’exportation est sa principale source de revenus. L’aluminium, la bauxite, le minerai de manganèse, le diamant et l’or représentent les principales exploitations de matières premières sur le territoire. Le Ghana extrait près de 170.000 tonnes d’aluminium et environ 300.000 tonnes de bauxite par an.
Quant à la production agricole, elle est principalement représentée par la culture de cacao (700.000 tonnes par an), le café, l’ananas, mais également les haricots, la noix de coco et ses dérivés qui totalisent plus d’un tiers de la valeur marchande de la production nationale. Si ces produits sont majoritairement destinés à l’exportation, le pays bénéficie également d’une importante consommation locale de bananes, de riz, d’arachides, de céréales (le millet et le sorgho) et de racines comme l’igname ou le manioc. Les élevages de volailles et la pêche complètent la liste des ressources alimentaires.
Par ailleurs, depuis 2010, le Ghana a augmenté son exploitation d’hydrocarbures après la découverte de nouvelles ressources pétrolières offshore, situé à l’ouest du pays. Ainsi, avec une moyenne de production journalière de 110 kbbl depuis 2015, le pays est devenu une véritable nation exportatrice de pétrole via sa compagnie nationale, la Ghana National Petroleum Corporation.
Malgré ces nombreux atouts et une stabilité politique et monétaire essentielle au retour d’une croissance de premier plan, l’économie ghanéenne demeure fragile, à l’instar de beaucoup de pays de la région d’Afrique de l’Ouest. En effet son économie repose encore trop sur le secteur primaire alors que la mondialisation appelle à la diversification des industries et surtout au développement du secteur tertiaire.