Lors du 28e sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba s’est tenue une rencontre du conseil d’administration de l’Alliance SMART Africa en présence de quelques présidents et tous les ministres africains des 17 pays membres afin définir la nouvelle stratégie. « Zone unique » « Villes intelligentes », « Internet pour tous »… si les projets ne manquent pas, le financement est toujours le souci principal.
L’Alliance Smart Africa fut créée en 2013 lors du sommet « Transform Africa » de Kigali en regroupant à la base quatre pays. Ils sont aujourd’hui 17, représentant une population de 360 millions de personnes. La vocation de Smart Africa est de réduire l’écart numérique entre les pays d’Afrique et d’autres régions du monde et d’établir un cadre politique, juridique, réglementaire ainsi qu’un code d’investissements à travers le continent pour interconnecter les pays entre eux.
L’Alliance prévoit également de mettre en place les conditions de marchés pour générer la demande. Elle veut attirer des investissements importants, amener la création de nouvelles industries et booster la création de nouveaux emplois soutenus par le développement des compétences. Pour cela, le secteur privé est clairement ciblé afin d’établir de solides partenariats dans les pays membres.
Un réseau unique pour le Numérique
Parmi les initiatives soutenues par SMART Africa pour interconnecter le continent, une priorité : la réduction voire la suppression des frais téléphoniques en roaming entre les Etats. En effet, pour l’Alliance, il est primordial de créer un réseau unique permettant aux Africains des pays membres d’appeler et de recevoir des appels téléphoniques au tarif local et sans taxe supplémentaire. Paul Kagamé s’est d’ailleurs félicité qu’une « zone unique » soit déjà une réalité entre quatre des Etats membres : le Kenya, le Rwanda, le Soudan du Sud et l’Ouganda, qui ont déjà adopté une carte sim unique permettant l’utilisation de celle-ci dans chacun de ces pays.
Pour arriver à mettre en place ce plan, dont le coût est estimé à deux milliards de dollars, un fonds boursier a été créé pour financer les études supérieures d’étudiants africains dans le domaine du numérique. Et l’arrivée de partenaires privés, notamment des acteurs majeurs dans les télécommunications tels que Huawei et Ericsson, qui sont venus soutenir SMART Africa est de bonne augure.
Mais même si tout est mis en place pour y arriver, le projet n’est pas encore prêt à voir le jour et les attentes lors de la prochaine rencontre de l’Alliance, prévue en mai 2017 à Kigali au Rwanda, seront bien grandes.
De l’éducation pour tous aux villes intelligentes !
« Villes intelligentes », « Education pour tous » ou encore « Femmes et filles intelligentes », d’autres initiatives ont été abordées lors de ce conseil d’administration. Et déjà du concret et des objectifs chiffrés apparaissent : ainsi avec « Internet pour tous », ce sont 1000 écoles qui doivent être connectées à travers l’Afrique en 2017 avec l’objectif de porter leur nombre à 1000 écoles par pays membre de l’Alliance dans les années à venir.
En ce qui concerne les villes intelligentes, le directeur exécutif de Smart Africa a annoncé que 300 maires seront bientôt invités au sommet « Transform Africa », organisé du 10 au 12 mai 2017 à Kigali, pour débattre de leurs attentes dans le cadre de ce projet.
Les fabricants d’appareils électroniques seront également largement impliqués dans le développement numérique, notamment pour œuvrer à augmenter la couverture de l’infrastructure de fibre optique terrestre.
Mais pour réaliser tous ces projets, il faut une mobilisation des ressources financières. C’est pourquoi Smart Africa s’attèle aujourd’hui à rassembler d’autres fonds à hauteur de deux milliards de dollars. Si l’engagement de cotisations par pays s’élève à 50000 dollars, les pays sont invités à augmenter ce montant pour accélérer la mise en place des projets.
Nul doute que toutes ces initiatives sont très importantes pour le développement du tout le continent africain. L’Alliance Smart Africa se concentrera donc, dans les mois à venir, sur l’accueil de nouveaux pays membres.