Croissance économique en Afrique : des perspectives optimistes
A l’heure où l’Occident perd de sa superbe, l’Afrique peut envisager des perspectives solides de croissance à long terme. Plusieurs facteurs plaident en faveur du développement du continent. En premier lieu, de nombreux pays disposent d’une meilleure stabilité politique et ont mis en route des réformes économiques intéressantes.
En deuxième lieu, le continent Africain regorge de richesse, Il détient 10% des réserves mondiales pétrolières, 40% du gisement d’or et surtout 60% des terres arables non cultivées du monde. Or la demande mondiale en pétrole, gaz naturel, minerais, denrées alimentaires et autres ressources naturelles ne cesse de croître. L’agriculture, notamment, devient un enjeu majeur pour l’Afrique de demain.
L’agriculture est un secteur d’avenir
L’agriculture africaine est encore trop souvent une agriculture de subsistance, basée sur de petites exploitations qui n’ont pas toujours accès aux nouvelles technologies et conservent des rendements faibles. Pourtant, depuis quelques temps, les prémices d’une “révolution verte” se font jour dans un certain nombre de pays d’Afrique.
Le gouvernement ghanéen, notamment, s’est lancé dans une politique de distributions d’intrants qui permet aux paysans d’améliorer leurs rendements. L’accroissement de la production agricole a un double intérêt : améliorer l’indépendance alimentaire des pays et développer des filières fortes qui pourront, à terme, constituer un relais de croissance important pour l’Afrique.
Le blé, enjeu majeur pour la sécurité alimentaire
Dans cette optique, il existe aujourd’hui un enjeu majeur autour du blé en Afrique. En effet, la demande ne cesse d’augmenter (la consommation individuelle est passée de 25 kg à 50 kg par an entre les années 60 et aujourd’hui) et la plupart des pays sont dépendants des importations. A l’heure actuelle, la production domestique de blé ne couvre que 40% des besoins. Or, comme le cours mondial du blé ne cesse d’augmenter, l’importation de blé en Afrique représentera en 2012 un coût de 18 milliards d’euros.
A ce prix-là, le CIMMYT (Centre international pour l’amélioration des cultures de blé et du mais) considère qu’il serait bien plus efficace de cultiver le blé directement en Afrique. Le climat n’y est pas favorable dans certaines régions mais les conditions semblent réunies dans de nombreux pays d’Afrique subsaharienne. “Terres disponibles, sols et climat adaptés, main d’oeuvre bon marché, population urbaine et revenus en hausse” sont les avantages mis en avant par Bekele Shiferaw, directeur du programme socio-économique du CIMMYT.
Dans certains pays, comme le Rwanda, le Burundi ou l’Ouganda, les rendements pourraient rapidement atteindre 4 tonnes par hectare, là où le rendement mondial moyen tourne autour de 3 t/ha. Cela donne une idée du potentiel qui existe pour le blé en Afrique.
L’objectif à court terme est plus d’atteindre une plus grande indépendance alimentaire que d’exporter d’éventuels surplus mais rien n’empêche de voir à plus long terme et d’envisager une filière du blé en Afrique basée sur une agriculture intensive et moderne capable de constituer un relais de croissance important.
pensez-vous que l’Afrique et le Cameroun en particulier est prêt pour une agriculture biologique à grande échelle et à rendement important?