La semaine dernière s’est tenue du 3 au 6 décembre 2012 la 18ème Conférence des Parties de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques à Doha au Quatar. Les enjeux climatiques ont animé le débat tout au long de la semaine. Quant à l’agriculture, à la fois cause et victime de ce changement climatique, les problématiques ont été reportées à l’année prochaine.
L’agriculture : bourreau et victime
Les discussions sur les problématiques de l’agriculture ont finalement été reportées. Un sujet encore trop controversé et sensible semble-t-il. Pourtant ce secteur a besoin d’un réel soutien des autorités. L’agriculture est une des bêtes noire pour le climat. Le Groupe d’Expert Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC) estime que l’agriculture est à l’origine de 13,5% des émissions totales de gaz à effet de serre d’origine anthropique.
Mais de la même manière, les changements climatiques menacent l’agriculture. Ce secteur est la principale source de revenue des pays en développement, dont un certain nombre se trouve en Afrique. Un problème énorme pour ces populations pour qui l’agriculture est une nécessité économique et alimentaire. Au-delà de ces pays, ces changements climatiques mettent en péril la sécurité alimentaire mondiale : la production alimentaire pourrait diminuer de 5% par degrés Celsius supplémentaire. Un nombre important de paysans subissent déjà partout dans le monde les répercussions de l’instabilité croissante du climat et des précipitations.
En raison des divergences que soulève le soutien à l’agriculture, peu d’avancés sont notables dans le nouvel accord sur le climat négocié lors de la Convention des cadres des Nations Unies sur les changements climatiques. Fait marquant, certains participants de cette 18ème session de la Conférence de partie ont considéré que les questions sur le secteur agricole jouaient un rôle prédominant sur les problématiques du réchauffement climatique. Ces mêmes participants ont insisté sur la nécessité de diminuer les émissions de CO2 d’origine agricole.
Changement climatique : des problématiques urgentes
Dès le début de la convention, le public a été averti « Ne nous faisons pas d’illusion il s’agit d’une crise. Une menace pour chacun d’entre nous. Pour nos économies. Pour notre sécurité. Et pour le bien-être de nos enfants et de leurs futurs enfants » a déclaré le secrétaire général Ban-Ki Moon.
Ce dernier a pris pour preuve de cette urgence la fonte de la calotte glacière, la dégradation des sols, la sécheresse dans plusieurs régions du monde et la montée du niveau des mers et des océans.
Lors de cette conférence à Doha le défi consistait à prolonger le Protocole de Kyoto. Mais toute la difficulté réside dans le fait que « Personne ne peut se prémunir des changements climatiques » M.Ban rajoute que « nous sommes collectivement le problème. Nous devons donc trouver des solutions ». Le secrétaire a déclaré qu’il attendait des gouvernements « qu’ils démontrent sans ambiguïtés leur intention de poursuivre les négociations autour d’un instrument juridiquement contraignant sur les changements climatiques et d’agir pour limiter à deux degrés Celsius l’augmentation des températures mondiales, sous peine de conséquence grave ».
Lors de la conférence tous les participants ont été sensibilisés sur l’urgence de la prise de décision « Le créneau qui s’offre à nous pour empêcher que les effets des changements climatiques ne deviennent incontrôlables est en train de se rétrécir ». Agir vite mais agir bien, semble avoir été le mot d’ordre de la conférence. Le secrétaire a gardé pour la fin un message d’espoir mais également de mise en garde « « Si nous agissons ensemble, nous pouvons relever le défi. Mais nous devons faire preuve d’unité – les gouvernements, le secteur privé et la société civile. Notre choix est simple : se serrer les coudes ou échouer ensemble. »