Au Kenya, Vava Coffee brise les codes de la production de café

Auteur 26 mai 2014 2
Au Kenya, Vava Coffee brise les codes de la production de café

Femme d’affaires avisée, dotée d’un sourire désarmant et d’une volonté inébranlable, Vava Angewenyi bouscule les codes de la production de café au Kenya, grâce à sa start-up promouvant le commerce équitable, Vava Coffee. Cependant, le marché reste extrêmement difficile à pénétrer pour les nouveaux venus et l’enjeu majeur de Vava est de trouver des sources de financement pour donner à sa marque l’impulsion internationale dont elle a désormais besoin.

vava-coffeeDu haut de ses trente ans, Vava Angewenyi dirige avec brio l’activité et le développement de Vava Coffee, qui a récemment fêté sa deuxième année. La marque de café équitable est reconnaissable à ses paquets colorés et fabriqués à la main. Mais elle est surtout réputée pour la qualité des fèves de café, soigneusement sélectionnées par une petite communauté de producteurs vivant dans la région de Gacharage, non loin de la capitale Nairobi. Leur histoire est d’ailleurs racontée au dos de chaque paquet de café vendu.

Assurer les revenus de tous les acteurs de la chaîne

Au-delà de la production de café équitable, la vocation de Vava Coffee est de soutenir tout l’ensemble de sa chaîne de production en apportant aux travailleurs impliqués des moyens de subsistance stables. Cet engagement commence avec les producteurs de café, que l’entreprise soutient en leur fournissant de nouveaux équipements et engrais, mais aussi en leur donnant accès à une formation à de meilleures pratiques pour la culture des fèves.

Vava emploie également pour fabriquer ses sachets un collectif de femmes vivant dans le bidonville de Kibera, l’un des plus grands bidonvilles d’Afrique, ainsi qu’un groupe d’enfants des rues. Non contente d’offrir à ses employés des perspectives de réinsertion sociale dans le circuit de l’emploi, elle verse également 10% des recettes de son entreprise à l’éducation des enfants des rues.

« Ce sont les fermiers, les groupes de femmes les enfants des rues, qui m’ont apporté leur soutien lorsque j’en avais besoin, à qui l’on devrait attribuer tout le mérite » déclare modestement la “reine du café kenyan”.

Chacun des employés de Vava Café joue un rôle dans le développement de la société, c’est pour cette raison que l’entreprise a choisi pour slogan « Every Bean A Story » (Chaque fève raconte une histoire).

La nécessité d’un financement supplémentaire pour croître

Désormais, l’enjeu pour Vava est non seulement d’accroître ses ventes, mais aussi de lancer une vaste campagne de marketing en Europe et aux États-Unis pour développer la notoriété de la marque. Une stratégie que la talentueuse entrepreneuse a déjà lancée en phase de test aux Pays Bas. Vava souhaite également s’étendre en Afrique de l’Est, notamment en embauchant de nouveaux producteurs en Éthiopie, au Rwanda et en Tanzanie.

Malheureusement  c’est là que réside le plus grand défi de Vava Coffee aujourd’hui. Car trouver des financements extérieurs est extrêmement complexe, surtout lorsque l’on affiche à peine 5000 dollars de ventes sur deux ans d’activité. L’industrie du café est de surcroît dominée par des géants internationaux, et le commerce équitable, bien que représentant une niche intéressante pour les investisseurs, peine encore à s’imposer sur son marché.

Ces difficultés ne semblent pas impressionner Vava ! Elle a investi 40 000 dollars de capital personnel pour créer son entreprise et continue de se battre pour imposer le commerce équitable dans une industrie encore très masculine. D’ailleurs, son combat pourrait bien prendre un tournant majeur grâce à sa nomination au BBC World Challenge, un concours récompensant 12 entreprises s’attaquant à un problème social, environnemental ou communautaire. La récompense pour le gagnant de ce challenge est de 14000€, et le second et le troisième finalistes repartiront également avec un chèque de 7000€ en poche. De quoi donner à Vava Coffee l’impulsion nécessaire pour continuer son développement ! What else ?

2 commentaires »

  1. Paul Dumba 26 mai 2014 at 18 h 44 min - Reply

    L’Afrique créé ses propres circuits économiques. A l’heure où le continent se prépare à de profonds changements, on ne peut que s’en feliciter et encourager.

  2. Carole Moun 10 juin 2014 at 19 h 58 min - Reply

    Il était temps que l’Afrique créé des modèles de business qui lui rapporte!

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