La demande en matières premières a augmenté de manière significative depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale avec un ensemble de facteurs tels que l’augmentation de la population mondiale, l’urbanisation et l’industrialisation. Les matières premières sont devenues l’un des éléments clé de la civilisation moderne, ce qui offre à l’Afrique d’incroyables opportunités économiques. Le continent, ou plutôt ses richesses attirent les pays émergents et développés, notamment l’Inde et la Chine qui tentent d’avoir accès aux marchés en bénéficiant du meilleur partenariat avec les pays africains.
Le potentiel de l’Afrique attise les convoitises
De nombreuses grandes puissances, y compris les Etats-Unis, l’Union européenne, la Chine et l’Inde convoitent les richesses africaines. En retour l’Afrique peut bénéficier d’investissements dans les secteurs miniers, les infrastructures, l’agriculture, l’éducation et la santé. La Chine et l’Inde se disputent les faveurs de l’Afrique pour profiter d’un meilleur accès aux marchés africains.
Le premier sommet Inde-Afrique s’est tenu en 2008 à New Delhi avec seize délégations, dont six chefs d’Etat africains. Lors de ce sommet, le Premier ministre indien, en date, Manmohan Singh, avait annoncé une série d’accords financiers relatifs aux exportations vers son pays, concernant notamment le coton, le cacao, l’aluminium, le cuivre, la canne à sucre, le textile, et les diamants. En contrepartie, l’Inde alloue un budget pour financer les secteurs de de la science, les technologies de l’information, l’enseignement professionnel, la recherche, l’énergie et l’agriculture.
Lors du second sommet Inde-Afrique en 2011 à Addis Abeba, l’inde confirme son intérêt économique majeur pour l’Afrique. En échange d’aides financières pour dynamiser la croissance de l’Afrique, l’Inde bénéficiera d’un accès au pétrole et aux matières premières du continent africain mais aussi son potentiel commercial. En effet, avec la croissance de l’Afrique, son marché est convoité par les entreprises indiennes, qui désirent, entre autres, accéder au secteur des services et aux industries pharmaceutiques et automobiles.
Le 3ème sommet Inde-Afrique
Le 3ème sommet Inde-Afrique a eu lieu du 25 au 29 octobre dernier, à New Delhi, avec la participation de 41 Chefs d’Etat. Avec ce partenariat renouvelé, l’Inde cherche à favoriser un développement bilatéral basé sur les principes d’égalité et d’entente en mettant en avant la diversité du partenariat qui regroupe aussi bien l’économie, le social, la science et la technologie.
Ainsi, l’Inde a accordé aux étudiants africains un nombre plus important de bourses et voudrait atteindre les 50000 bourses dans les cinq ans à venir. Cette aide dans le secteur public gagne également le secteur privé indien avec des investissements en Afrique qui représentent environ 30 milliards de dollars notamment dans les télécommunications, le secteur agroalimentaire, l’industrie pharmaceutique et l’agriculture.
Malgré ces investissements, l’Inde a du retard par rapport à la Chine car le volume total de son commerce avec l’Afrique, d’environ 75 milliards de dollars, ne représente qu’environ le tiers du volume du commerce entre la Chine et l’Afrique.
La Chine cherche également à renforcer son partenariat avec les pays africains donc l’Inde et la Chine se disputent les faveurs du continent et de ses ressources. L’Inde devra se donner les moyens de créer une coopération qualitative et compétitive afin d’aider au développement de l’Afrique, et de rattraper le retard pris dans la course aux matières premières par rapport à la Chine.