Laurence Airline : quand le wax rencontre le chic parisien

Auteur 10 novembre 2015 0
Laurence Airline : quand le wax rencontre le chic parisien

La styliste Laurence Chauvin-Buthaud s’est fait un nom dans le monde de la mode parisienne avec ses créations originales inspirées de ses origines africaines et 100 % made in Côte d’Ivoire.

Les vêtements Laurence Airline ne ressemblent à rien de connu. L’originalité frappe au premier coup d’œil, avec des couleurs et motifs qui imposent d’emblée leur patte, celle du métissage. Un mélange harmonieux et innovant entre l’exubérance de la culture africaine et la sobriété des lignes d’une élégance presque classique. Autre spécifité : la créatrice ivoirienne, à contrecourant de la plupart des créateurs de mode, a choisi d’habiller les hommes.

Derrière Laurence Airline se cache une jeune femme de 30 ans, Laurence Chauvin-Buthaud, née à Yaoundé (Cameroun) d’un père français et d’une mère camerounaise. Cette double influence européenne et africaine se retrouve dans le nom qu’elle a choisi pour sa marque de prêt-à-porter masculin lancée en 2010. « Parce que depuis toujours, je suis entre deux pays, dans un avion, mais aussi parce que l’air, c’est ce qui relie les mondes. » explique-t-elle au Point Afrique.

Une formation de styliste au cours Berçot pour Laurence Chauvin-Buthaud

Au cœur des créations de Laurence se trouve, omniprésent, le wax, tissu emblématique de l’Afrique de l’Ouest, qu’elle utilise parfois à petites touches discrètes pour un col ou un liseré, ou parfois de façon plus affirmée, dans des modèles colorés et joyeux. Et cela depuis ses débuts, en 2002, à la sortie du cours Berçot, l’une des meilleures écoles de mode de Paris où elle suit sa formation de styliste.

Elle démarre sa carrière sur Canal+ en assistant l’animatrice Mademoiselle Agnès sur l’émission de mode Habillé(e)s pour l’hiver pendant quelques mois. Elle la poursuit chez Louis Vuitton, un poste qui lui apprend beaucoup sur l’univers de la mode et de la fabrication.

Un style métissé qui plaît aux Londoniens

Mais à 22 ans, Laurence aspire à voler de ses propres ailes. Son père, partenaire d’une usine textile, Seritex, lui suggère de créer sa première collection à Abidjan. C’est là qu’elle va dessiner sa première collection, avec déjà le wax au cœur. Elle y bénéficie de l’oreille attentive et du support d’un vieux modéliste, Monsieur Bamba, qui l’aide à créer ses premiers modèles, pour femmes : des matières plastiques twistées avec du wax, des robes années 50 en pagne avec des cols claudine.

laurence airline mode Ses collections en main, Laurence Chauvin-Buthaud reprend l’avion pour Paris où elle fait le tour de la capitale, à bicyclette, pour y vendre ses modèles. Et cela marche ! Du moins suffisamment déjà pour lui permettre d’en vivre.

Mais c’est à Londres qu’elle va rencontrer son public. Dans la grisaille londonienne, l’originalité, l’audace et les couleurs de ses créations séduisent les Londoniens. Les dandys sont en mal de nouveauté. Le style de Laurence, avec ce mélange d’élégance, d’exotisme et de fantaisie, fait mouche. A côté du wax, Laurence joue avec des pois, des rayures, tout en soignant toujours l’élégance et la précision de ses silhouettes. C’est donc à Londres que naît l’idée de créer sa ligne de prêt-à-porter pour hommes.

Des vêtements fabriqués à Abidjan

Fidèle à l’Afrique, c’est à Abidjan, auprès de Monsieur Bamba, que Laurence Chauvin-Buthaud choisit de monter son atelier. Elle y forme une dizaine de tailleurs locaux aux standards de qualité de la mode, un défi qui lui tient particulièrement à cœur. « Je voulais collaborer avec des artisans africains du wax. La plupart d’entre eux connaissent bien la matière, ils ont une parfaite technique mais leur exigence des finitions ne correspond pas aux normes françaises et occidentales » explique la jeune créatrice au magazine Time Out.

Le choix du wax se fait naturellement. « Je n’ai pas vraiment choisi, le wax est une évidence pour moi. J’ai grandi avec, il était naturel pour moi de l’utiliser» explique la jeune femme.

Une collection pour femmes en 2016

Tout en s’engageant dans son atelier d’Abidjan, la jeune créatrice ne cesse de faire des allers-retours avec son show-room parisien où Christina, Zohaer et Philippe, respectivement modéliste, directeur marketing et directeur artistique, s’occupent de l’image et des ventes Laurence Airline. Elle y présente ses collections et y rencontre les rédactions des plus grands magazines de mode internationaux, Elle, Vogue, Marie-Claire, qui suivent de près cette marque en plein essor. Laurence Airline a d’ailleurs été retenue comme finaliste de la première étape du concours Vogue Talent organisé par Vogue Italie. Ses vêtements sont vendus en ligne sur son site www.laurenceairline.com.

L’année prochaine marquera une nouvelle étape dans le développement de la marque puisque Laurence, renouant avec ses premières amours, y présentera fin juin sa première collection printemps-été 2016 pour la femme. Une collection qui ne devrait pas manquer de démontrer une nouvelle facette des talents de la jeune métisse.

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