Sénégal : la BAD finance la ville numérique de Diamniadio

Auteur 24 novembre 2015 0
Sénégal : la BAD finance la ville numérique de Diamniadio

La BAD (Banque africaine de développement) a entériné le 21 octobre dernier sa décision de financer le projet numérique de la ville de Diamniadio (Sénégal) à hauteur de 70,61 millions d’euros (soit 45,917 milliards de Francs CFA), à l’issue de son conseil d’administration qui se tenait à Abidjan (Côte d’Ivoire).

Les travaux d’édification du futur parc technologique numérique de Diamniadio devraient être lancés en janvier 2016, et le démarrage d’activité est prévu pour mars 2017, selon les déclarations de la BAD.

Dans un communiqué, la BAD présente cet appui financier comme un outil visant à promouvoir le Sénégal comme « centre d’excellence des Technologies de l’information et de la communication et comme cadre d’implantation de centres d’appel, d’e-commerce, de services Internet sans fil, de pôle de développement de logiciels ainsi que d’autres segments du marché des TIC ».

Un pôle urbain de 2500 ha

Le site de Diamniadio, situé à une trentaine de kilomètres en périphérie de Dakar, est au cœur d’un ambitieux projet d’aménagement du territoire, la Plateforme du Millénaire. Il s’agit de la réalisation d’un pôle urbain de 2500 ha destiné à accueillir activités industrielles et commerciales, qu’il s’agisse de nouvelles entreprises ou de la délocalisation d’entreprises privées ainsi que d’administrations sénégalaises.

Ce nouveau pôle urbain bénéficiera en outre d’une desserte optimisée grâce à l’amélioration du réseau routier, favorisant les échanges entre les principaux pôles économiques du pays, à savoir Dakar, Thiès, Djourbel, Kaolack et Fatick. Une nouvelle autoroute à péage reliant Diamniadio à la capitale a été inaugurée en 2013. Le nouvel aéroport international Blaise-Diagne, en construction autour de Diass, permettra lui-aussi un accès facilité au nouveau site.

Dans le cadre du PSE (plan Sénégal émergent)

Le projet de la ville numérique de Diamniadio s’inscrit dans le cadre du programme Parc des technologies numériques (PTN), l’un des axes du Plan Sénégal émergent (PSE). Lancé par le président Macky Sall en 2013, le Plan Sénégal émergent consiste en une série de mesures destinées à booster l’économie sénégalaise, avec un objectif de croissance économique d’au moins 7 % d’ici 2018, contre 4,6 % aujourd’hui. Il vise aussi à permettre au Sénégal d’accéder au statut de pays émergent à l’horizon 2035. Outre les nouvelles technologies de l’information (TIC), ce plan vise sept secteurs identifiés comme de potentiels leviers de croissance, parmi lesquels l’agriculture, l’habitat social et la construction, ou encore les mines.

La cité numérique de Diamniadio s’étendra sur une superficie de 25 hectares et hébergera notamment une importante base de données, des établissements d’externalisation des processus métier (BPO/ITES), un centre de production audiovisuelle et de développement de contenus, un centre de formation et un Institut de recherche dans le domaine des TIC.

Un incubateur pour les entreprises de TIC

Le site accueillera également un incubateur d’entreprises destiné à fédérer et accompagner les jeunes diplômés désirant lancer leur activité dans le domaine des nouvelles technologies.

Ce projet ambitieux devrait permettre, outre la modernisation du pays, la création de nombreux emplois. Selon les estimations de la BAD, la ville numérique devrait générer 35 000 emplois directs et 105 000 emplois indirects d’ici 2025.

À ce jour, plus d’une vingtaine d’entreprises, parmi lesquelles l’opérateur de téléphonie mobile Tigo Sénégal ainsi que le groupe français de services informatiques Atos, se sont d’ores et déjà déclarées intéressées pour l’installation de leurs activités dans le futur Parc technologique numérique de Diamniadio.

Le Sénégal n’est pas le seul à bénéficier du soutien de la BAD, puisque d’autres projets similaires dans le domaine des TIC sont actuellement en développement en Afrique, comme le Parc technologique du Cap-Vert, l’université virtuelle du Sénégal, l’infrastructure d’e-gouvernement au Lesotho, ou encore le centre d’excellence des TIC au Rwanda.

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