Legafrik est une société africaine spécialisée dans le secteur juridique des entreprises. En quelques rapides étapes, les entrepreneurs peuvent monter une société via leur smartphone.
Des aides variées et à moindre coût
Pour le juriste ivoirien Youssouf Ballo, l’idée de la plateforme Legafrik germe alors que son oncle, entrepreneur en électroménager, sollicite ses compétences en droit afin de rédiger un contrat de bail pour un contrat commercial. Le jeune homme né à Oumé commence par chercher un modèle-type sur Internet.
Mauvaise pioche ! Il ne trouve absolument rien dans la base de données pourtant fourmillante du web. À 27 ans, après une maîtrise en droit des affaires à l’Institut universitaire d’Abidjan, puis un passage par l’université de Toulouse et un master à l’Inseec de Bordeaux, il monte Legafrik.
Sur le site, les entrepreneurs en herbe peuvent accéder à des centaines de modèles de contrats de travails, de bail, de services ou d’accords financiers. Sans surprise, le droit du travail n’est pas le même dans tous les pays d’Afrique. Cependant, les statuts d’entreprises se reposent sur la même base à travers les 17 pays de l’espace Ohada (ndlr: Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droits des affaires). Ce sont dans ces 17 pays que Legafrik a été mis à dispositions des entrepreneurs en quête de soutien juridiques et administratifs.
Pour le moment, ces démarches sont facturées à quelques 75.000 francs CFA par Legafrik, soit environ 114 euros. La simple génération des statuts est encore gratuite, mais devrait à terme coûter une vingtaine d’euros. De plus, il est possible de contacter les avocats de la plateforme gratuitement, et différents guides juridiques sont également disponibles en accès libre.
L’importance du dématérialisé en Afrique
Très vite, Legafrik a rencontré un public dans les pays de l’Ohada. Dans le monde entier, la téléphonie mobile et Internet ont eu un impact économique, social et politique majeurs. Néanmoins, il convient de nuancer le phénomène en Afrique, puisque la moitié de sa population ne possèdent pas de téléphones portables. En toute logique, l’industrie du smartphone ne compte pas pour autant abandonner un marché aussi fertile, et une entreprise comme Legafrik semble être arrivée au meilleur moment.
En outre, au moment du lancement de la société, 80 % des avocats africains n’avaient aucune visibilité pour le Net. Une aubaine pour Youssouf Dallo qui avait recruté au moins un avocat par pays membre de l’Ohada moins d’un mois après le lancement.
Évidemment, un service dématérialisé signifie aussi une expansion plus simple. Si la Côte d’Ivoire est toujours le secteur clef de Legafrik, la société compte s’ouvrir au Congo ou au Bénin. À terme, Legafrik pourra procurer aux 225 millions d’Africains francophones des outils 100 % numériques pour créer leur petite entreprise.
Bien que légèrement en retard par rapport à l’Europe ou l’Amérique, la jeune population africaine s’est désormais habituée à chercher conseils et information sur la toile. Maintenant les jeunes entrepreneurs de demain tiennent leur site de référence en matière d’aides juridiques et administratives.
Et qui dit possibilités d’entrepreneuriat facilitées pour les jeunes dit nouvelles perspectives d’emploi et des avancées économiques évidentes. Et par conséquent, une nouvelle génération mieux équipée pour prendre en main le destin financier du continent.
Photos : greentec-capital.com et twimg.com