Tchop et Yamo s’est fait une place de choix parmi les nombreux fast-foods qui pullulent dans les rues de Yaoundé. Lancée en 2011 par Idriss Nguepnang, entrepreneur camerounais aujourd’hui âgé de 39 ans, l’enseigne a su séduire la classe moyenne locale avec son concept de fast-food qui allie des standards de qualité, d’hygiène et de marketing internationaux à un ancrage dans les racines traditionnelles camerounaises.
Le BHB (beignet haricot bouillie) est ainsi le plat fétiche de Tchop et Yamo. Cette recette populaire camerounaise, habituellement consommée dans la rue, est constituée de beignets accompagnés de haricots rouges et d’une bouillie de mil. A côté du BHB, Tchop et Yamo propose d’autres plats camerounais comme la salade bitchakala composée de légumes locaux, le sandwich ndogmangolo à base de viande marinée aux épices accompagnée de fines tranches de mangue ou d’ananas, ou encore les fameuses frites de bananes plantain, encore appelées missolé.
Un mystérieux jus de Djara
A côté de ces plats typiques assaisonnés à la sauce fast-food, Tchop et Yamo propose des boissons locales, exclusivement. A côté du mystérieux jus de Djara, une recette à base de jus de Foléré (oseille), il sert des jus d’ananas de production locale vendus sous la marque Yamo, spécialement conçus et produits pour l’enseigne. Ces jus sont le fruit d’une collaboration avec une entreprise artisanale locale. Prochain produit à l’étude, Yamo passion. Pour Idriss, là encore, il s’agit de favoriser la culture africaine et l’économie locale. Tous les produits utilisés par Tchop et Yamo sont 100 % camerounais.
Côté déco, Tchop et Yamo offre également un compromis entre un design et une ambiance de type international (décoration soignée, espace aéré, climatisation, wifi) et des rappels de la culture africaine. Le plafond est ainsi orné de portraits de grands noms africains, et les murs aux couleurs de l’Afrique sont décorés de phrases fédératrices.
Tchop et Yamo : les prix de la rue l’hygiène en plus
Le prix du menu varie entre 400 et 800 francs CFA ce qui le met quasiment au même prix que dans la rue, « les conditions d’hygiène en plus », assure Idriss Nguepnang.
L’enseigne compte déjà deux restaurants, l’un à Douala, l’autre à Yaoundé. Mais Idriss Nguepnang entend bien ne pas en rester là. Son objectif : ouvrir un nouveau restaurant tous les trois mois au cours des huit prochaines années. Un projet ambitieux pour lequel il doit trouver des financements.
Le dynamique entrepreneur, qui a longtemps vécu et travaillé en Europe (France, Allemagne, Suisse) avant de retourner au pays, est en cours de négociation pour une ouverture de son capital à la SAPA (Société africaine de participation), une entreprise contrôlée par le groupe bancaire camerounais Afriland First Bank. Avec son concept simple mais efficace, et son enthousiasme communicatif, Idriss Nguepnang ne devrait pas avoir trop de peine à convaincre ses investisseurs. De fait, et malgré une concurrence qui n’a pas manqué de se développer sur la lancée du succès de Tchop et Yamo, l’enseigne garde une bonne longueur d’avance et a déjà fait ses preuves en séduisant cette classe moyenne qui est son coeur de cible.
400 clients par jour dans chaque restaurant
Chaque restaurant Tchop et Yamo reçoit en moyenne 400 clients par jour dans chaque magasin, de l’étudiant au cadre, en passant par les familles qui viennent y faire leur sortie du dimanche. Tchop et Yamo est un lieu à la mode, et c’est déjà la marque du succès. Côté chiffre d’affaires, Idris Nguepnang reconnaissait d’ailleurs au micro de Monde Afrique qu‘«il n’a pas à se plaindre».
L’entreprise compte aujourd’hui 70 salariés, et chaque nouveau magasin devrait voir la création de vingt nouveaux emplois. Le défi pour Idriss, avec le développement de son réseau de fast-food, sera de préserver une qualité et des standards. Pour cela il mise sur la formation de son personnel et la promotion interne. Et pour fidéliser son personnel il tient à l’associer à la réussite de l’entreprise.
Favoriser la promotion interne
« A terme, l’objectif est d’avoir 60 % de managers ayant démarré au bas de l’échelle » explique Idriss dans le reportage que le magazine Réussite de Canal+ (coproduit avec le magazine Jeune Afrique) vient de consacrer à l’entreprise Tchop et Yamo. C’est le cas de Valère Kuissu, manager du restaurant de Tsinga à Yaoundé. Entré comme simple serveur, ce titulaire d’un master en droit a franchi les échelons et ne regrette pas son expérience : « Je m’épanouis dans mon boulot » se réjouit-il.
Malgré ses ambitions pour Tchop et Yoma, Idriss entend conserver la simplicité de son concept, et faire en sorte que le BHB reste l’emblème et le produit phare de son enseigne.