l’Algerie : L’après-pétrole sur la table

Auteur 10 juillet 2013 1
l’Algerie : L’après-pétrole sur la table

L’Algérie est une curiosité économique. Le pays vit grâce à sa manne pétrolière et gazière. Les hydrocarbures représentent un pilier économique majeur. Sur l’échiquier énergétique mondial, l’Algérie a son mot à dire. La ressource pétrolière et gazière est dans une phase délicate en Algérie. D’où la nécessité d’anticiper une éventuelle fin de l’âge d’or des énergies fossiles, avec les chamboulements qui vont avec.

L’Algérie est membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et du Forum des pays exportateurs de gaz. Dans l’arène africaine, elle est le 4ème producteur de pétrole, derrière le Nigeria, l’Angola et la Libye. A l’échelle mondiale, elle se positionne en 11ème place dans l’exportation de l’or noir avec 1,5% des réserves mondiales et une production d’environ 2 350 000 barils/jr. L’Algérie est au 15ème rang en termes de réserves de pétrole.

Tassement de la production

En 35 ans (1971-2005), la production algérienne a enregistré une hausse de production de près de 319%. L’or noir représente donc une ressource vitale et exclusive pour le pays. Les hydrocarbures représentent 98% de ses exportations. Ils ont une incidence plus que positive, du moins sur le plan macro-économique, sur le pays. L’Europe s’y approvisionne à hauteur de 20% des importations de gaz de l’Europe.

Du point de vue qualitatif, les hydrocarbures algériens sont très appréciés. De ce fait, il sont très cher. La production algérienne est légère et ne contient qu’une très faible teneur en soufre. Cette variété de brut appelée « Sahara Blend » est très appréciée par les raffineurs. Les Etats-Unis demeurent le premier client de l’Algérie, mais le pays essaye de diversifier sa clientèle en ouvrant la voie vers la coopération avec des pays asiatiques.

Justement, à cause de la demande très importante de la Chine, le pays se trouve face à un mur depuis quelques années. Les premiers signes de l’essoufflement de la production pétrolière ont alerté une partie de l’opinion publique, même si les voix officielles refusent de céder à la panique. D’autres facteurs expliquent ce tassement de la production après avoir tutoyé les sommets ces dernières années. Ainsi, le pic pétrolier a été atteint en 2005, avec 200 millions de tonnes équivalents en pétrole. Sur le plan géologique, les grands gisements se font de plus en plus rares en Algérie, ce qui correspondrait tout-à-fait à la tendance mondiale.

barils petrole

Fausse polémique

Les craintes de voir cette ressource si vitale au pays s’épuiser rapidement se sont incrustées dans les débats. Du côté des voix officielles, on veut éteindre l’incendie. Les données sont en perpétuelle mutation et ne permettent pas encore de statuer formellement sur le déclin du secteur pétrolier algérien. Dans les années 70, Des experts avaient déjà estimé que le pays n’aurait plus de pétrole à l’horizon 2025. Alors que les données actuelles font encore état de réserve de plus de 38 milliards de barils, ce qui correspond à peu près à 72 ans de production.

Autre motif d’espoir, une grande partie du domaine minier algérien, d’une superficie de plus de 1,75 million de km², demeure inexplorée. Le nombre de puits forés par 10 000 km² est encore en deçà de la moyenne mondiale. En Algérie, il est de 9 pour 10 000 km2 alors que la moyenne mondiale est de 100 puits. Les autres projections les plus optimistes tablent sur des recettes de de 55 milliards de dollars/an, jusqu’en 2040, avec les cours actuels. Cet optimisme de rigueur du côté de l’Etat et de Sonatrach (Société Nationale pour la Recherche, la Production, le Transport, la Transformation, et la Commercialisation des Hydrocarbures), l’un des plus grands groupes pétroliers de la planète, est contré par des scientifiques et des représentants de la société civile. Ils estiment que comme les projections concernant les réserves gazières qui étaient faussées dans les années 70, celles concernant le pétrole peuvent-être également sujettes à caution. Ainsi, selon ces dissidents, l’Algérie pourrait se trouver en situation d’importation de carburant dès 2030.

L’après-pétrole

Ces polémiques qui font rage ont pourtant le mérite de susciter le débat dans la société algérienne concernant l’avenir énergétique du pays. Que cela soit du côté officiel ou de celui de la société civile, l’urgence réside dans la gestion, et surtout la préparation, de l’après-pétrole. La question de 2030 est déjà sur le tapis. Une alternative aussi bien économique qu’énergétique doit-être trouvée pour ne pas voir le pays sombrer le chaos économique. Car la rente pétrolière, et la richesse qu’elle génère l’a rendu presque insensible au recours à d’autres voies économiques. La transition énergétique doit donc être anticipée de manière proactive. Les trésors de guerre amassés le long de 57 années d’exploitation de l’or noir ont permis au pays d’avoir une réserve actuelle de devises évaluée à 200 milliards de dollars. Le sevrage des hydrocarbures ne sera pas une mince affaire. C’est toute une économie qui nécessite d’être réajustée. Un travail de longue haleine en somme.

Energie-alternative

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