Kigali Water, un partenariat public privé qui devrait en appeler d’autres

Auteur 16 mai 2018 0
Kigali Water, un partenariat public privé qui devrait en appeler d’autres

Kigali Water, un projet qui devrait faire date en Afrique. Né du nom de la capitale du Rwanda, il a pour mission d’alimenter Kigali en eau potable, dans le cadre de l’ODD 6, l’objectif de développement durable N°6, qui fait partie des dix-sept points de développement durable souhaités par l’ONU en 2015.

Grâce à un financement réussi par le biais d’un partenariat public privé (PPP), une centrale de traitement des eaux devrait voir le jour en 2020 au Rwanda. Elle devrait produire 40 méga-litres d’eau potable par jour, de quoi équiper autour du tiers de la population de Kigali.

De nombreux groupes à l’origine des financements

Trois membres du Private Infrastructure Development Group (PIDG) ont impulsé la mise en place de ce projet : l’Emerging Africa Infrastructure Found (EAIF), le Devco et le Fonds d’assistance technique (TAF) qui se sont coordonnés pour consolider la partie financière. L’EAIF a introduit le promoteur Metito, un fournisseur en solutions pour la gestion de l’eau qui œuvre partout à travers le monde, et a levé 61 millions de dollars de fonds tout en contractant conjointement un prêt de 40 millions de dollars sur dix-huit ans auprès de la Banque africaine de développement (BAD).

Le Devco, spécialiste en PPP, a mis en place l’opération financière avec l’appel d’offres et le TAF a débloqué autour de 6,5 millions d’euros pour garantir la viabilité du projet qui devrait profiter à 500.000 usagers, particuliers comme professionnels.

Le PPP n’englobe pas toute la production et la distribution de l’eau

Toutes les infrastructures nécessaires à la production et à la distribution (stations de pompages, tuyauterie, réservoirs…) n’ont cependant pas été entièrement financées par ce PPP. En effet, Metito et le gouvernement rwandais ont décidé de confier certaines tâches à la Régie nationale des eaux, qui pour sa part, aidée par d’autres financements. Ainsi une enveloppe convenue entre les autorités du Rwanda et le BAD doit être utilisée pour construire certaines infrastructures de distribution et d’acheminement de l’eau qui sera prélevée dans le fleuve Nyabarongo puis traitée dans la centrale d’assainissement.

Un premier PPP qui en appelle d’autres ?

La réussite de ce premier PPP en Afrique dans le secteur de l’eau revêt une symbolique très importante car elle est porteuse de beaucoup d’espoirs en ce qui concerne de futurs projets dans d’autres pays en souffrance à travers le continent africain. L’étroite collaboration financière entre secteurs privés et publics est aujourd’hui une voie indispensable pour faire progresser structurellement certains pays dans le besoin.

Pourtant le partenariat public privé n’a pas toujours bonne réputation.  En effet, par exemple, ce dernier n’est plus encouragé en France depuis 2017 suite à un rapport de la Cour des comptes française qui fustigeait sa complexité et la mauvaise évaluation de ses coûts. Cependant il reste une solution extrêmement intéressante pour les pays à faibles revenus du continent. Et la réussite de Kigali Water devrait faire apparaître d’autres PPP dans des pays qui ont besoin de créer de grandes infrastructures. A condition toutefois de réussir à lutter contre le fléau que représente une corruption qui pourraient mettre à mal  autour de ces projets.

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