Le continent africain derrière le Maroc pour 2026 ?

Auteur 11 juin 2018 0
Le continent africain derrière le Maroc pour 2026 ?

Les jours à venir pourraient être historiques pour le Maroc. Tout d’abord, il participera en Russie à sa première Coupe du monde de football depuis 1998. Ensuite, la FIFA désignera le 13 juin prochain l’hôte du Mondial 2026 que le royaume souhaite accueillir. Pour devenir le second pays africain organisateur, il devra battre un solide projet nord-américain. Face aux atermoiements de la FIFA, la candidature marocaine a reçu un large mais fragile soutien sur le continent.

Le Maroc, candidat malheureux dans l’attribution des éditions 1994, 1998, 2006 et 2010, ne part pas particulièrement favori dans la course au Mondial 2026 face au trio États-Unis – Mexique – Canada. Quand le Royaume chérifien mise sur la passion et la proximité avec des stades rassemblés dans un rayon de 550 kilomètres, les Nord–américains promettent la Coupe du monde la plus lucrative de l’histoire avec un revenu de 14 milliards de dollars.

Le soutien de l’Algérie

Alors que 207 fédérations affiliées à la FIFA prendront part au vote (les quatre pays candidats en sont exclus), le soutien des membres de la Confédération africaine de football (CAF) est unique. Le dossier marocain séduit sur le continent grâce à ses atouts pratiques. Il sera plus aisé pour les supporters africains d’obtenir un visa pour le Maroc que pour les trois pays de l’ALENA, le coût du voyage sera moins élevé et il n’y aura pas de problème de fuseaux horaires.

Une estimation réalisée en avril dernier donnait au Maroc 49 voix sur les 54 votants de la CAF. On trouve des poids lourds du football continental comme le Cameroun, le Ghana et le Nigéria ou encore la Tunisie et l’Égypte. Le Maroc bénéficie d’une diplomatie sportive particulièrement active avec des partenariats avec une quarantaine de fédérations africaines. Le soutien le plus symbolique est toutefois venu de l’Algérie, son rival régional, qui s’est rangé derrière la candidature marocaine.

La volte-face du Libéria et l’Afrique du Sud

Les propos de Donald Trump qualifiants les pays africains de « pays de merde » ont considérablement détérioré l’image des États-Unis sur le continent et aidé la candidature marocaine. Cependant, un tweet du président américain menaçant de sanctions les pays ne soutenant pas le projet nord-américain a fissuré cette fragile unité africaine. Dans un premier temps, l’Afrique du Sud a retiré son soutien au Maroc à qui elle avait pourtant assuré un « appui sans conditions ».

Comme l’Afrique du Sud, le Libéria, pays fondé par d’anciens esclaves revenus des États-Unis, a annoncé qu’il supportait plus la candidature marocaine. La fédération libérienne explique ce choix par « sa relation traditionnelle de longue date entre le Liberia et les États-Unis ». Cette position est d’autant plus surprenante que son président, Georges Weah, un ancien joueur professionnel, a toujours plaidé en faveur du football africain tout au long de sa carrière.

La candidature nord-américaine favorisée ?

L’idée du Mondial 2026 en Afrique n’enchante pas tout le monde. Certains s’interrogent d’ailleurs sur l’équité du scrutin. Ils expliquent que les critères d’évaluation des candidatures ont été changés à un jour du dépôt des dossiers. Ces modifications, comme la distance entre le stade et les aéroports et la taille des villes hôtes, favorisent nettement les villes d’Amérique du Nord. De plus, le Maroc a demandé l’exclusion du vote de pays liés aux États-Unis tel que Guam ou les Samoa américaines.

Malgré la défection du Libéria et de l’Afrique du Sud, le Maroc bénéficie encore d’un soutien presque total auprès des membres de la CAF. Toutefois, face à l’arme économique et géopolitique brandie par Donald Trump, à la perspective d’organiser une coupe du monde à 48 et au manque de transparence qui caractérise encore la FIFA malgré les soupçons de corruption entourant l’attribution des Mondiaux russes et qataris, l’unité africaine pourrait s’avérer insuffisante.

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