On désigne par fracture numérique les disparités d’accès à la technologie informatique et numérique dans le monde et entre les territoires. Il est souvent admis que le flux d’informations généré par Internet est une condition du développement des pays d’Afrique. Or, on constate un développement inégal d’Internet sur le continent africain, qui est conditionné par les différentes politiques locales menées en la matière : on parle de fossé numérique intra-étatique. Par ailleurs, les nombreux conflits et épidémies continuent de rendre difficile l’évolution du taux d’alphabétisation et d’éducation.
Fracture numérique et Afrique : le point sur la situation
Alors même que les pays développés communiquent régulièrement et massivement par le biais des réseaux téléphoniques et numériques, certaines régions d’Afrique peinent encore à proposer des solutions sans fil durables pour la population. D’après une étude menée en 2001, on estime que sur 800 millions d’africains, seulement un individu sur quatre possède un téléphone et un sur trente un ordinateur. Cela se vérifie davantage dans les zones périurbaines et les campagnes, où le manque d’un réseau autoroutier augmente les difficultés d’accès aux villages.
Le site spécialisé « Internet World States » estime qu’en juin 2010 le taux de pénétration d’Internet dans les foyers africains est inférieur à 9%, lorsque la moyenne mondiale d’accès à l’Internet est de 26%. Cependant, les derniers chiffres de l’ONU prouvent que la croissance économique de l’Afrique est sur la bonne voie. En effet, si le pourcentage d’individus vivant sous le seuil d’extrême pauvreté était de 51% en 2005, les prévisions estiment que ce pourcentage pourrait passer sous la barre des 30% aux alentours de 2015.
Des solutions accessibles
Aujourd’hui, l’acquisition de logiciels libres peut permettre à l’Afrique de réduire la fracture numérique avec les autres pays. Selon Adama Dembélé, président du Réseau Africain pour L’utilisation des Logiciels Libres (RALL), le principe même du logiciel libre peut permettre l’évolution rapide des pratiques, car l’accès au code source permet l’étude, la modification et l’amélioration logicielle. L’acquisition de licences privées souvent hors de prix creuse en effet la fracture numérique du point de vue de la transmission du savoir au travers des nouvelles technologies.
Le 11e forum social mondial tenu à Dakar en 2011 est le premier évènement à s’accaparer la notion de « bien commun », qui englobe non seulement le partage et la gestion des ressources numériques en Afrique, mais aussi et plus largement la transmission durable d’une nature préservée.