Lors de la visite officielle de François Hollande, au Maroc, les 3 et 4 avril derniers, Geneviève Fiaroso, la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, a pu honorer la feuille de route établie le 13 décembre 2012, entre les deux pays. Elle a en effet signé 8 accords avec son homologue marocain, dont le but est de « rapprocher Paris et Rabat en termes d’enseignement et de recherche ».
Contexte : relations franco-marocaines
Les relations franco-marocaines en termes d’enseignement ne sont pas nouvelles. Les étudiants marocains représentent la proportion la plus élevée d’étudiants étrangers en France et les 37 établissements français implantés au Maroc comptent plus de 15000 étudiants de ce pays.
Désireuse d’assoir ses relations historiques et de maintenir la position de la France comme partenaire économique essentiel du Maroc, madame Fiaroso a favorisé la mise en place « d’un espace euro-méditerranéen pour l’enseignement supérieur, la recherche et la mobilité étudiante ».
Un point sur les accords
Dans un premier temps, l’accent est mis sur la création d’établissements d’enseignements supérieurs d’excellence au Maroc. Casablanca sera dotée d’une école Centrale dès septembre 2014 qui devra accueillir une centaine d’élèves, Tanger d’un Institut Méditerranéen de la Logistique et des Transports, l’Université de Rabat d’une école d’Architecture, Agadir d’une faculté de Médecine (prévue pour septembre 2013).
Hormis ce pôle enseignement, les 4 autres accords portent plus sur la recherche, la formation tout au long de la vie et la mobilité étudiante. Il est donc prévu la mise en place d’un Institut international euro-méditerranéen de la Technologie (INSA international) qui devrait devenir un centre de hautes recherche en ingénierie, technologie et management.
Fortement attendu car il devrait permettre la reconnaissance des diplômes, ce projet va toutefois rester à l’étude pendant 6 mois. Il est aussi signalé la création d’une unité́ mixte internationale CNRS/Georgia Tech/UIR portant sur les énergies. Le but étant ainsi la mise en place d’un collège doctoral maroco-français et la cotutelle de doctorat favorisant ainsi la mobilité des étudiants.
Pour l’aspect formation, un IUT pour former des cadres intermédiaires devrait voir le jour ainsi qu’un établissement de formation tout au long de la vie, appuyé par le CNAM pour répondre aux besoins forts du pays.
Maintenir un partenariat privilégié
L’objectif du ministère français est ici de « renforcer les liens et besoins forts des entreprises françaises et marocaines, et plus largement le lien entre la France, le Maroc et l’Afrique subsaharienne francophone ».
Un des objectifs est de contrer la montée et l’influence de la Chine. En effet, Rabat a signé, en décembre dernier, un accord de partenariat avec Pékin concernant la formation et la recherche en matière de développement des technologies de l’information et de la communication au sein des établissements universitaires du Royaume. Rappelons que la France a déjà perdu sa position de choix en ce qui concerne les échanges commerciaux en faveur de l’Espagne. Alors elle tient à conserver un partenariat de choix avec un Maroc incontournable en Afrique subsaharienne !