Qelasy : le cartable numérique des élèves africains

Auteur 29 avril 2014 2
Qelasy : le cartable numérique des élèves africains

Développée par la société Siregex, Qelasy est une tablette tactile entièrement dédiée à l’éducation. Aujourd’hui disponible en Côte d’Ivoire, son concepteur Thierry N’Doufou prévoit d’en adapter rapidement l’usage à d’autres pays africains.

Voilà une innovation qui devrait réconcilier le monde de l’éducation et celui des nouvelles technologies. Qelasy est une tablette tactile entièrement dédiée à l’enseignement. Cette innovation est née en Afrique, plus précisément en Côte d’Ivoire, où elle est développée par Siregex et son directeur général Thierry N’Doufou, ancien sous-directeur des produits et services de MTM, opérateur ivoirien de télécommunications. Qelasy, en langue alkan signifie classe. La tablette devrait révolutionner la vie des élèves ivoiriens dès la rentrée 2014.

100 000 programmes pédagogiques en ligne

Il aura fallu plus de 18 mois pour que Thieery N’Doufou finalise son projet de tablette destinée à l’éducation. L’idée lui est venue d’un constat : l’exceptionnelle croissance du continent africain va nécessiter des efforts redoublés dans l’enseignement. Or le monde de l’éducation reste souvent le parent pauvre des nouvelles technologies. De fait l’écart se creuse entre la vie des jeunes élèves et les méthodes d’enseignement. Avec Qelasy , Thierry N’Doufou se fixe comme objectif de mettre « l’éducation en Afrique en adéquation avec son époque ».
Pas de jeux de guerre à télécharger sur Qelasy, pas d’applications à la mode du type Snapchat ou Instagram, mais des contenus pédagogiques. Plus de 100 000 programmes éducatifs sont déjà téléchargeables. Qelasy entend accompagner les élèves ivoiriens du primaire jusqu’à l’université. L’ensemble des manuels scolaires ivoiriens y seront disponibles, enrichis d’un contenu interactif. La numérisation des ouvrages est en cours d’achèvement. Un travail identique doit être mené avec les manuels universitaires, une fois réglée la question des droits d’auteur internationaux. Outre cet accès aux ouvrages scolaires, Qelasy propose aussi des contenus spécifiques payants, téléchargeables via le système Orange payment.

Qelasy

Cartable numérique

Mais Qelasy veut être plus qu’une simple tablette. Siregex, a ainsi développé plusieurs sites internet permettant aux élèves et aux enseignants d’utiliser Qelasy comme cahier de texte, carnet de correspondance ou livret de notes. Pour Thierry N’Dofou la tablette ne vient pas concurrencer les enseignants mais les soutenir. Ainsi la tablette offrira des outils d’entrainement à l’écriture, au dessin, au calcul… C’est en fait les 5 kilos du cartable de l’élève qui seront ainsi matérialisés dans les 500 grammes de la tablette.
Qelasy fonctionne sous Android et dispose d’un écran 8 pouces, d’un processeur Quadricoeurs de 1 Ghz, d’une mémoire interne de 16 Go et d’une autonomie de 8 huit heures. Elle sera vendue au prix de 180 000 francs CFA, environ 270 euros. Le ministère ivoirien de l’éducation s’est engagé à en acquérir un certain nombre afin de mener des expériences pilotes dans les classes dès la rentrée prochaine. Thieffry N’Doufou mise sur 25 000 tablettes vendues lors de la première année de commercialisation. Des négociations sont actuellement en cours avec Orange, afin que l’opérateur l’intègre dans son offre.

Qelasy

Conçue pour résister aux climats chauds

A ces fonctionnalités classiques, il faut ajouter des propriétés spécifiques. Qelasy a été conçue pour résister à une utilisation soutenue dans les conditions extrêmes des climats chauds. Elle est ainsi résistante à l’eau et à la poussière. Les premiers prototypes ont d’ailleurs été entièrement réalisés en Côte d’Ivoire afin de tester sur place la compatibilité de chaque module.
Si la tablette cible aujourd’hui les élèves ivoiriens, Thierry N’Doufou prévoit de rapidement en étendre l’utilisation à d’autres pays d’Afrique. Par ailleurs, Siregex étudie la faisabilité d’une tablette dédiée à d’autres domaines comme l’agriculture, la médecine ou les transports. Une preuve de plus du grand dynamisme de l’Afrique dans les nouvelles technologies.

2 commentaires »

  1. Sarah 30 avril 2014 at 10 h 46 min - Reply

    Miser sur l’éducation pour l’avenir de l’Afrique, c’est une très bonne nouvelle.

  2. Thiago 5 mai 2014 at 0 h 05 min - Reply

    Parier sûr l’éducation est assez rare. Beau projet.

Ecrire un commentaire »