Du 3 au 5 juin 2015 au Cap, Afrique du Sud, le Forum économique mondial (FEM) sur l’Afrique a été organisé pour parler principalement du développement de l’Afrique en étudiant les leçons apprises du passé et en essayant de s’ouvrir vers de nouveaux horizons.
L’Afrique peut être qualifiée de plus jeune continent de la planète vu la jeunesse de sa population et sa forte croissance. Les sujets abordés dans ce forum sont, plus ou moins, sans surprise: la croissance, la stabilité macro-économique, le manque d’infrastructure, le management de la crise « Ebola », de nouvelles solutions pour l’emploi des jeunes…
Mais également d’autres sujets plus avant-gardistes mais d’une grande importance ont été abordés. La parité homme-femme et l’intérêt de l’implication des femmes dans le développement, l’égalité des salaires, les crises alimentaires, le terrorisme et la migration… de nombreux domaines où le continent à fort à faire.
Créer un environnement stable pour des investissements plus massifs
La croissance a clairement été au cœur de ce forum 2015. En effet, même si la croissance de la majorité des pays d’Afrique est bien au-dessus des pays développés, le potentiel reste énorme. Croissance signifie investissement et c’est bien cela que les acteurs du forum ont longuement discuté. Si trois projets majeurs d’infrastructure ont été approuvés, il a été néanmoins mentionné que l’Afrique devait avoir un environnement stable pour permettre des investissements plus massifs. La réduction de la corruption et des conflits et l’intégration des nombreuses ethnies, est bien sûr capital.
Durant ce forum la condition de la femme africaine a largement été discutée mais les visions restent partagées. Tout le monde semble souhaiter une égalité des sexes mais, avec différents degrés d’optimisme. « L’Afrique, pour réussir, devra mettre un terme aux inégalités sexuelles » affirmait Mme Phumzile Mlambo-Ngcuka, la sous-secrétaire générale à l’ONU ; lorsque Robert Collymore, PDG de Safaricom ajoutait : « En Afrique, même l’eau est une question de genre sexuel ». Un problème sociale mais aussi économique comme le soulignait Njideka Harry, présidente de Youth for Technology Foundation : « si les femmes nigérianes avaient les mêmes opportunités que les hommes, elles pourraient faire grimper le PIB de 13.9 milliards de dollars ».
Forum économique mondial : « transformer les paroles en actions »
Ce forum, comme tous les précédents, a pour but d’unir. Avec 1250 personnes, 75 pays et 83 compagnies internationales, beaucoup de problèmes majeurs ont pu être abordés. Le déficit de 100 milliards de dollars pour les infrastructures a été étudié, l’initiative African Skills a été lancée et permettra des transferts de savoir aux travers des frontières… De plus des alliances ont été créées et c’est bien sûr par ces dialogues que la situation s’améliorera. Mais comme le demandait Philipp Rösler, membre du conseil du FEM, il faut « transformer les paroles en actions ».
Mme Phumzile Mlambo-Ngcuka a lancé un message d’espoir: « nous sommes la première génération à pouvoir éradiquer la pauvreté ». Mais l’Afrique c’est 54 pays et plus de 3000 ethnies. Unir un tel continent autour d’idées est souvent très difficile. Certains experts sont pessimistes quant à la mise en place des décisions prises et leur faisabilité dans une région partiellement en conflit et qui fait face à de gros problèmes de corruption. Bientôt des résultats ? Rendez-vous en 2016, au Rwanda, pour le prochain FEM sur l’Afrique.