A l’instar du développement de diverses entreprises marocaines en Afrique, Cooper Pharma, l’un des leaders du secteur pharmaceutique du royaume, fait de l’Afrique la priorité majeure de son futur développement. Exportant déjà dans 30 différents pays à travers le monde, elle va construire très prochainement deux nouvelles unités de production pharmaceutiques au Rwanda et en Côte d’Ivoire. Elle démontre ainsi qu’elle engage un véritable processus de développement interne sur le continent africain
Une stratégie continentale couvrant des secteurs pharmaceutiques divers
Pour réaliser ses objectifs, le laboratoire marocain va mettre en place une stratégie commerciale et industrielle ciblée sur le marché africain afin de s’y positionner comme un acteur majeur au sein de la région.
L’entreprise est aujourd’hui présente dans plus de 30 pays dans le monde en couvrant près d’une vingtaine de secteurs thérapeutiques majeurs, de la cardiologie à la dermatologie en passant par la gastro-entérologie.
Sa nouvelle stratégie d’implantation sur le continent africain consiste à s’inscrire comme un partenaire solide auprès des acteurs locaux, comme en atteste la simultanéité des décisions récentes de construire deux unités pharmaceutiques en Afrique subsaharienne.
Deux unités Cooper Pharma opérationnelles dès 2019 en Côte d’Ivoire et au Rwanda
En Côte d’Ivoire, les travaux entamés dès l’an passé portent sur la réalisation d’une unité pharmaceutique spécialisée dans la fabrication de formes liquides, type sirop, dans un premier temps, et des formes solides dans un second temps, avec l’objectif d’être opérationnel en 2019.
Au Rwanda, Cooper Pharma y produira des antibiotiques bêta-lactamines et des médicaments non bêta-lactamines. Cette unité bâtie sur un terrain de 10.000 m² devrait également être opérationnelle pour 2019 et, avantage de la tractation, elle devrait surtout permettre au groupe d’accéder au marché des six pays de la communauté d’Afrique de l’Est (CAE).
Des objectifs encourageants mais avec quelles promesses ?
A travers ces nouvelles unités industrielles, les laboratoires continueront leur mission principale consistant à accroître davantage l’accessibilité pour tous les patients africains « à des médicaments de qualité à un prix accessible » tout en certifiant, annonce la direction du groupe, que « ces nouvelles unités seront réalisées selon les bonnes pratiques et normes de fabrication internationales (CGMP), comme toutes les autres unités de production du groupe ». Mais Cooper Pharma tiendra-il ses engagements, notamment en ce qui concerne les prix des médicaments encore exorbitants pour une large partie des patients concernés sur le sol africain ? Cela reste à prouver…
Un acteur majeur de l’industrie pharmaceutique marocaine
Cooper Pharma a été créée à l’initiative de Cooper Melun en 1933 en tant que filiale de l’entreprise française au Maroc. La fabrication n’a véritablement débuté qu’en 1965, les fonctions précédentes consistant surtout à l’importation et la distribution. Le groupe marocain exporte désormais au Maghreb, en Europe et en Afrique, produisant pas moins de 160 médicaments, toutes formes confondues.
En 2016, l’entreprise employait 1500 salariés et a vendu quelques 42 millions d’unités pharmaceutiques. Véritable leader national et continental, la « Cooper », comme la surnomme ses employés, est un fleuron de l’industrie marocaine qui s’exporte avec succès.
Des objectifs d’expansion qui semblent lier aux destinées de l’Afrique
Avec une politique résolument tournée vers l’international, un secteur qui constitue déjà pour 11 % de ses ventes, Cooper Pharma ambitionne trois grands objectifs à moyen-terme. Tout d’abord contribuer à développer l’autonomie des pays africains en termes de production de médicaments. Partager ensuite avec les pays voisins son savoir-faire en matière de fabrication, de production et de contrôle de la qualité des médicaments. Et enfin, engager des politiques de coopération adaptées à chaque pays partenaire.
Une belle initiative qui, si elle se concrétise, pourrait largement bénéficier à tout le continent dans un secteur pharmaceutique africain plutôt en retard sur le reste du monde.