Premier lauréat africain du prix Alan Powell en 2007 délivré par le GTAP, Hakim Ben Hammouda est depuis de nombreuses années un économiste réputé et reconnu par ses paires. Avec le lancement d’Ifriqiya, Hakim Ben Hammouda compte peser sur la politique économique tunisienne.
De l’université de Grenoble à l’OMC
Titulaire d’un doctorat en économie obtenu à l’université de Grenoble en 1990, Hakim Ben Hammouda a consacré ses travaux et son action à l’économie internationale et à l’économie du développement, se concentrant tout particulièrement sur le continent africain.
Il est l’auteur de nombreux ouvrages et publications qui font référence en matière d’économie du développement (on citera entre autres La crise: Origines et perspectives publié en 2009 chez Ellipses).
De 2001 à 2011, il a occupé de nombreux postes au sein d’importantes instances internationales. Il fut tour à tour: directeur du bureau régional pour l’Afrique centrale (2001-2003), membre de la division du commerce et de l’intégration régionale (2003-2006) puis économiste en chef et directeur de la division du commerce, de la finance et du développement économique (2006-2008) au sein de la commission économique pour l’Afrique des Nations unies.
Il devient ensuite directeur de l’Institut de formation et de coopération technique au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), de février 2008 à août 2011 avant de revenir à Tunis pour occuper le poste de conseiller spécial auprès du président de la Banque africaine de développement.
Ministre après la révolution tunisienne
La révolution tunisienne de 2011, qui sonne le départ des printemps arabes, change la donne politique dans le pays et permet à Hakim Ben Hammouda de s’impliquer directement dans la politique économique tunisienne.
Après le départ de Ben Ali, de nombreux gouvernements de transition se succèdent. Hakim Ben Hammouda prend part à celui dit « des technocrates » mené par Mehdi Jomaa. Il y occupe le poste de ministre de l’Economie et des finances pendant toute la durée du gouvernement soit de janvier 2014 à février 2015, avant que la tenue d’élections législatives à l’automne 2014 voit l’avènement d’un nouveau gouvernement emmené par Habib Essid.
Son action au gouvernement s’est articulée autour de quatre objectifs : stabiliser les finances publiques, relancer la croissance et l’investissement, réformer l’économie et repenser son aspect social. Programme ambitieux dont l’ex-ministre tire un bilan positif en dépit d’une croissance plus faible que prévu.
Le retour à la société civile et la création d’Ifriqiya
Il fait désormais son retour dans le débat public avec la création le 14 mai dernier d’un nouveau think tank nommé « Ifriqiya pour le dialogue économique (IDE) », en référence au nom que portait la Tunisie du temps de l’Empire romain.
Cette association présidée par un homme d’affaires (Khelil Chaïbi) assisté de membres de la société civile, se donne pour objectif de réfléchir et de contribuer à la mise en place d’un modèle de développement qui tienne compte des revendications des printemps arabes.
Depuis sa création, IDE a notamment organisé un débat autour de la politique économique tunisienne entre différents acteurs dont le directeur de la Banque d’affaires de Tunisie et l’économiste Habib Karaouli.
Cet ambitieux projet s’inscrit dans un véritable boom des think tanks en Tunisie. On en compte à ce jour une vingtaine dont entre autres Tunisie Alternatives fondé par l’ancien Premier ministre Medhi Jomaa ou encore Jossour présidé par l’homme d’affaires Khayam Turki.
Gageons qu’IDE saura trouver sa place au sein de cette nébuleuse de laboratoires d’idées.