La transition numérique porteuse d’espoir pour l’Afrique

Auteur 29 août 2018 0
La transition numérique porteuse d’espoir pour l’Afrique

Le continent africain ne manque pas de talents ni d’idées et il se dote de moyens pour les pérenniser. Comme partout dans le monde, de jeunes entrepreneurs cherchent à développer leur start-up afin d’émerger dans leur domaine de compétences en s’appuyant sur la transition numérique.

Aujourd’hui, l’Afrique abrite l’équivalent de 0,3 start-up pour un million d’habitants tandis que le chiffre monte à sept start-up en Inde et à quarante-trois en France. Le gouffre démontré par cette comparaison n’a pourtant pas de quoi effrayer les jeunes talents africains qui débordent d’enthousiasme et de nouveaux réseaux.

L’intérêt de travailler ensemble

En effet, on voit peu à peu croître des espaces de coworking ou des fab-lab où se fréquentent de jeunes entrepreneurs qui ont de l’ambition, un projet solide et des visions pour l’émergence de leur continent dans le futur. Ihub au Kenya, Jokkolabs à Dakar, au Sénégal, ou encore Woelab à Lomé, au Togo sont des exemples de lieux où l’on se réunit, échange et projette autour de thèmes d’actualité et d’avenir tels le développement économique, le drame de la famine, l’accès aux soins médicaux, la transition écologique, les progrès sociaux ou la meilleure redistribution des richesses naturelles.

La jeunesse africaine prend conscience de son intérêt à se réunir plutôt qu’à se lancer dans des initiatives individuelles qui découragent plus rapidement qu’elles ne conduisent à des projets pérennes et viables. Dans ce contexte, elle perçoit d’un bon œil l’arrivée de capitaux européens prêts à investir dans l’avenir du continent.

65 millions d’euros levés par Macron

Tourné vers l’Afrique depuis son élection au printemps 2017, Emmanuel Macron, le président de la République Française, a annoncé en mai dernier son intention de débloquer des fonds pour le développement des start-up africaines. Au total, une enveloppe de 65 millions d’euros est prévue pour Digital Africa, l’accélérateur de talents numériques africains dans le cadre d’une « volonté de la France de prendre sa part au financement du développement des écosystèmes africains », selon la déclaration d’Emmanuel Macron.

Sur l’ensemble de la somme promise par la France, 15 millions d’euros seront destinés à des prêts d’honneur, de l’assistance matérielle et logistique ou encore la création ou la rénovation d’écoles et de centres de formation. Les 50 millions d’euros restants seront injectés par la filiale Proparco qui investira dans des projets de start-up déjà en pleine expansion.

Le double-jeu des gouvernements

Les gouvernements des pays africains, conscients de l’impact du numérique pour l’avenir des populations, mènent des politiques contradictoires. Certains débloquent des fonds pour encourager et aider la croissance des start-up tandis qu’ils verrouillent les réseaux sociaux afin d’assurer la stabilité de leur régime et une éventuelle réélection.

C’est ainsi que des pays comme l’Algérie, le Tchad, le Cameroun ou l’Ouganda bloquent des applications telles WhatsApp, Facebook ou Twitter. Un exemple parmi tant d’autres : Yoweri Museveni, président de l’Ouganda, a récemment annoncé depuis son compte Twitter des taxes spéciales sur… Les réseaux sociaux.

Les initiatives porteuses d’espoir de la jeunesse africaine connectée doit donc encore faire face à l’immobilisme politique de certains de ses chefs d’Etat qui vivent dans un schéma dépassé et nuisible au développement de leur pays.

La réalité des chiffres tend toutefois à noter une amélioration de l’économie numérique africaine. En plein boom, elle est porteuse de bonnes nouvelles : sur les six premiers mois de 2018, les start-up du continent ont levé 168,6 millions de dollars contre 167,7 millions sur l’ensemble de l’année 2017 où de nombreuses coupures d’Internet avaient été ordonnées. L’Afrique numérique semble réellement sur la bonne voie et le reste du monde est sur le point de le comprendre.

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