L’agriculture a toujours été l’une des épines dorsales économiques en Afrique et la clé vers un avenir prometteur avec 65% de la population y contribuant activement et représentant plus de 30% du produit intérieur brut (PIB). En 2013, le marché alimentaire africain était évalué à environ $313 milliards par an et pourrait potentiellement tripler d’ici 2030.
Afin de faciliter le développement de son agriculture et continuer durablement à nourrir sa population, L’Afrique doit protéger ses marchés de la concurrence, et ce, grâce aux efforts et aux stratégies, aux investissements dans les infrastructures, aux politiques commerciales mis en place pour accroître l’agribusiness et rendre le secteur agro-industriel plus dynamique. Selon le rapport de Enabling Business of Agriculture (EBA) de la Banque Mondiale, le continent africain a connu une belle croissance depuis 2016.
L’Enabling Business of Agriculture (EBA)
D’abord appelé Doing Business in Agriculture, ensuite Benchmarking Business of Agriculture (BBA), cette initiative d’analyse comparative des entreprises agricoles, a été rebaptisée Enabling Business of Agriculture (EBA) en 2014 et réunit plus de 260 ONG, de groupes d ‘agriculteurs, d ‘organisations locales et de syndicats.
Lancée en 2013 à la demande du G8, cette nouvelle alliance fait partie d’une dynamique mondiale visant à mettre en œuvre une sécurité dans l ‘agro-entreprise des pays en développement en se concentrant sur les réglementations. L’EBA est soutenu par la fondation Bill & Melinda Gates, l’Agence danoise de développement international (DANIDA), l’Agence des Etats Unis pour le développement international (USAID), le département britannique du développement international (DFID) et le gouvernement Néerlandais. Ces donateurs avaient engagé $11 millions pendant trois années consécutives afin de financer ce mécanisme de support à la production agricole mondiale. Ce projet pilote a pu ainsi fournir un outil de suivi, basé sur une collecte de données concluantes, provenant de 101 pays de toutes régions et de tous niveaux d’avancement agricole repartis en Afrique, Europe, Moyen-Orient, Amérique et Asie.
Classement EBA : le Maroc en 3e position
L’étude EBA s’appuie sur huit indicateurs thématiques : la fourniture de semences, l’enregistrement des engrais, la mécanisation, le commerce, la conservation de l’eau, la protection des végétaux, l’approvisionnement en eau, la durabilité de l’élevage, l’accès au financement.
En raison de faibles pluies enregistrées au Maroc, le secteur agricole avait connu une baisse de réalisations lors de la campagne 2018-2019. Mais le royaume – dans la continuité du Plan Maroc Vert, dont l’objectif est de garantir une distribution optimale des ressources hydriques – a su tirer les leçons primordiales et déployer tout l’arsenal nécessaire pour se retrouver dans le top 3 du récent rapport de la Banque mondiale.
C’est ainsi que, fort des mesures intégrées dans le domaine de la gestion de l’eau, du control des infestations de nuisible, de l’obtention de semences et d’équipements de qualité, de l’accès au crédit financier, du déploiement de structure de stockage adapté et de mesures afin de propulser sa production vers les marchés asiatique, européen et américain, le Maroc se démarque. Avec un score de 64,02, il est devancé par l’Afrique du Sud (68,7) et le Kenya (64,8) prouvant que l’agrobusiness marocain se porte donc bien.
Le royaume a ainsi obtenu 62,42 points dans la fourniture des semences, 80 points pour la sécurisation de l’eau et 97,94 points en ce qui concerne l’enregistrement des machines, 55 points pour le soutien du bétail, 100 points pour la protection des plantes, 57,76 points pour le commerce et 60 pour l’accès au financement, aucun chiffre n’ayant toutefois été noté pour les engrais.
L’agriculture marocaine impressionne aussi par ses résultats relatifs à la protection phytosanitaire, ralliant un tiers du pays à signaler obligatoirement les sources de ravageurs.
Leader du maniement des ressources hydriques
Le Maroc a obtenu l’un des résultats les plus probants grâce à l’intégration de dispositions législatives qui requièrent que les données concernant les ressources en eau soient rendues publiques. Le pays a mobilisé près de 487,000 hectares pour l’irrigation et ambitionne de continuer le Programme national de l’économie d’eau d’irrigation (PNEEI): l’irrigation goutte-à-goutte de 50,000 hectares. Le royaume envisage aussi de moderniser son réseau d’irrigation sur 120,000 hectares afin d’optimiser les ressources hydriques disponibles.
Des défis encore nombreux à relever
Le challenge au niveau de la réglementation reste encore considérable en Afrique subsaharienne malgré la progression évidente ces deux dernières années. Plusieurs pays tentent de remédier à la situation en signant des accords régionaux grâce à leur adhésion à des unions économiques et douanières comme la CEDEAO. L’Afrique doit accumuler tous les atouts possibles pour continuer à améliorer les systèmes de productions alimentaires pour faire face aux multiples défis de changements climatiques, de réduction de ressources naturelles et de population croissante, entre autres.
Sources des photos : agribusiness.ma et ekladata.com