Première application de covoiturage au Maroc, la start-up Pip Pip Yalah propose un service innovant basé sur l’économie collaborative. Fondée en 2019 par Otman Harrak et Hicham Zouaoui, l’application figure parmi le Top 5 des téléchargements de Google Play store au Maroc. Elle compte plus de 400.000 utilisateurs et recense jusqu’à 1000 offres de covoiturage par jour. Elle a remporté le prix de la meilleure application de l’édition 2020 des Maroc Web Awards.
L’idée de Pip Pip Yalah voit le jour en 2013 alors que Hicham Zouaoui, encore étudiant, doit prendre chaque jour le train ou le bus pour se rendre à son école. Durant ses longs voyages, il constate, depuis les fenêtres, que des centaines d’automobilistes ont de nombreuses places vides, alors qu’il doit s’entasser avec tant d’autres dans des transports en commun bondés. Il décide alors de lancer le concept du covoiturage au Maroc.
Ce projet prend d’abord la forme d’une page Facebook. Très vite, par le biais de ses connaissances et du bouche-à-oreille, le cercle des covoitureurs grandit jusqu’à devenir une communauté de plus de 350’000 membres. Dans le même temps, les limites de la page Facebook deviennent de plus en plus criantes. Par exemple, la consultation des offres s’avère laborieuse.
L’application Pip Pip Yalah lancée en six mois
Lorsque Hicham Zouaoui s’associe avec Otman Arrak en 2018, les deux partenaires sont assurés qu’il y a une vraie demande, et pas encore de concurrence. Ils se lancent alors le défi de créer la première version de l’application Pip Pip Yalah en six mois. Elle rencontre d’emblée un franc succès, notamment auprès des membres de leur communauté Facebook, qui sont nombreux à l’adopter.
« Nous souhaitions construire une plateforme qui nous permettrait de rendre l’expérience de covoiturage la plus agréable possible, chose qui devenait très compliquée à assurer avec un groupe Facebook » explique Otman. L’application permet aux utilisateurs de trouver des covoiturages beaucoup plus facilement et d’être informés lorsqu’un nouveau covoiturage est disponible.
Elle permet d’assurer un service professionnel, et de veiller au bon déroulement de chaque covoiturage. Pip Pip Yalah œuvre en effet pour sécuriser toujours davantage ses services. Aujourd’hui l’application vérifie les profils, numéros de téléphone et emails ainsi que les CINs. Enfin, à l’issue de chaque covoiturage, les usagers sont invités à donner un avis sur la qualité du voyage, chose qui était impossible sur Facebook. Ces avis sont publics et contribuent à rassurer les usagers.
Mais le succès de Pip Pip Yalah tient aussi au talent des deux entrepreneurs dans l’âme. Hicham, CEO et cofondateur, monte son premier business dès l’âge de 14 ans. Voulant se débarrasser de ses anciens jeux, il a l’idée de monter une tombola pour les jeunes du quartier. Il n’a jamais cessé depuis de multiplier les projets. En parallèle, après des études supérieures au Maroc, il rejoint une multinationale à Rabat, notamment au poste de chargé d’innovation.
Bientôt chez les pays voisins
Quant à Otman Harrak, cofondateur et CPO, il fait ses études supérieures en France. Passionné par l’univers des startups il a participé dès son premier stage au développement de www.africinnov.com. Il collabore à un grand cabinet de conseil à Paris où il accompagne des banquiers et assureurs dans leur transformation stratégique et digitale.
Lorsqu’en septembre 2018, Hicham et Otman reprennent contact autour d’un café à Fès, leur ville natale, le courant repasse immédiatement. Ils décident de s’associer autour d’une agence digitale. Ce projet prendra finalement la forme de Pip Pip Yalah.
Aujourd’hui l’aventure Pip Pip Yalah se poursuit avec le lancement du module de paiement qui permet aux covoitureurs de payer par carte bancaire. La start-up multiplie par ailleurs les partenariats, et envisage de s’étendre à l’international chez des pays voisins.
« Avec le covoiturage, vous réalisez des économies, vous rencontrez des gens incroyables et tout cela, en participant à la diminution de la pollution de notre planète. C’est un mindset dont notre nouvelle génération ne peut qu’être fier. » conclut Otman.
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