La Chine, l’ancien empire du milieu, est un partenaire incontournable pour les pays en voie de développement. Les Nations africaines ont su développer un lien économique important avec cette grande puissance. Les enjeux économiques sont souvent si importants que Pékin, par le biais des entreprises qu’il déploie à travers les quatre coins du monde, impose souvent sa volonté. Le Ghana, un des pays les plus riches et les plus stables du continent noir, l’a appris à ses dépens.
La diversification des ressources exploitées
Située dans le golfe de Guinée, la Nation ghanéenne a rejoint le cercle très restreint des producteurs de pétrole et de gaz en 2010. Une manne financière qui s’ajoute aux exportations d’or qui représentent le socle économique du pays. Second producteur d’or d’Afrique, le Ghana enregistre souvent une récolte de cacao, de près de 900 000 tonnes annuelles. Pour l’exploitation rationnelle de ses ressources pétrolières et gazières, le gouvernement ghanéen a choisi de privilégier le marché local. La commercialisation du pétrole a débuté en décembre 2010 avec une production initiale de 120 000 barils par jour en attendant d’atteindre les 250 000 barils quotidiens cette année.
Pour la production d’électricité, d’engrais et l’industrie pétrochimique, des infrastructures doivent-être néanmoins construites en plus de la mise en place de structure et d’institutions indépendantes, entre autres le Ghana National Gas Company (GNGC). Elles permettront à la GNGC de développer et de gérer un réseau national de gazoduc, d’assurer le transport et la distribution et en même temps générer des activités commerciales autour du produit.
Appuis financiers chinois
Afin de développer ses unités de production, le Ghana s’est tourné vers la Chine. Dans cette optique, en août 2011, Adzah Yankey, le Directeur général du GNGC, établit un premier accord avec la China Development Bank (CDB). D’un montant de 800 millions de dollars, le contrat a pour objectif de lancer un projet de gazoduc qui permettra au Ghana de produire 3,4 millions de m3 de gaz, depuis le champ offshore de Jubilee exploité par la compagnie britannique Tullow Oil. La construction d’une usine de traitement de gaz d’Atuabo est également prévue. Sinopec, la compagnie chinoise numéro un des hydrocarbures s’est vu attribuer l’exécution des travaux.
Toutefois, des brouilles d’ordre diplomatique et financier ont ralenti et menacé l’exécution des travaux de construction de l’usine de traitement de gaz d’Atuabo. La facture de la première tranche des travaux n’a pas été acquittée à temps par Acra. La somme devait être financée par un prêt de 3 milliards de dollars accordé par la CDB. Ce prêt de la CDB a été signé, il y a bientôt deux ans, néanmoins, la somme n’a pas encore été décaissée. Sinopec avait réclamé avec fermeté le paiement de sa facture, surtout auprès de ses sous-traitants. La situation s’est empirée durant le mois de juin lorsqu’un navire sous-traitant de Sunpec, venu pour inspecter les tuyaux reliant l’usine de traitement de gaz au champ de Jubilee a quitté le site.
Après deux mois de perturbation, les travaux de construction de l’usine d’Atuabo ont repris le 10 juillet dernier. Le paiement d’une facture de 188 millions d’euros au profit de Sinopec a permis de relancer le chantier. Un nouveau décaissement de 120 millions de dollars devrait couvrir les dépenses et payer les sous-traitants. Initialement prévu être opérationnelle durant le quatrième semestre de cette année, l’unité de production d’Atuabo.