Avec 21,7 millions d’habitants, un PIB de 25,32 milliards de dollars et un taux de croissance avoisinant les 5%, le Cameroun a retrouvé les vertus de la stabilité en quelques décennies. Le pays effectue une offensive de charme envers les investisseurs étrangers. Beaucoup d’arguments plaident en sa faveur.
Les indicateurs sont au vert pour un Cameroun érigé comme pays modèle par certaines institutions internationales. Ainsi, le pays est considéré comme stable politiquement et macro-économiquement et il est classé 34ème sur 134 pays dans le classement du Global Competitiveness Index (GCI) en 2009.
Beaucoup de facilitations
L’Etat central a également décidé d’enclencher des réformes structurelles comme la stabilisation des finances publiques. Ainsi, la dette publique extérieure camerounaise est passée de 6,5 milliards de dollars à 2,1 milliards en 2006. En outre, un organisme en charge de la lutte contre la corruption a été instauré. Ces mesures se ressentent sur le plan entrepreneurial. Beaucoup de petites, moyennes ou grandes structures ont vu le jour. Il faut dire que des mesures de facilitation fiscale ont été adoptées. Depuis 2005, le taux de TVA est passé de 18,7% à 19,25%. C’est encore le taux moins élevé de la région.
Des ressources naturelles en abondance
Les ressources naturelles, en abondance, plaident également en faveur du pays. Selon les études, le Cameroun disposerait du premier potentiel hydroélectrique après la RDC avec un potentiel de production de plus de 13 000 MW.
Pour pouvoir capitaliser tous ces acquis, l’Etat camerounais a décidé de renforcer les dialogues avec le secteur privé. L’instauration d’un Cameroon Business Forum pour remplacer l’ancien Comité Interministériel Elargi au Secteur Privé (CIESP) est un signal fort dans ce sens. La structure a pour but d’appuyer le gouvernement dans l’accomplissement de ses efforts pour soutenir la croissance à travers l’amélioration du climat des affaires. Le secteur privé peut aussi profiter de l’aubaine ouverte par la restructuration bancaire, et la croissance de la micro finance qui apporte des services financiers d’appoint aux PME et aux acteurs économiques situés hors des zones urbaines.
Une main d’œuvre qualifiée
L’implantation d’une entreprise dans un pays dépend de divers facteurs, notamment les ressources humaines. Depuis quelques années, le Cameroun a amorcé une révolution en douceur dans le domaine de l’enseignement. Le pays se vante aujourd’hui de pouvoir mettre à disposition des investisseurs une main d’œuvre bien formée, travailleuse, compétitive et peu chère. Ceci, grâce aux efforts fournis dans la formation des jeunes en multipliant les lycées techniques et les grandes écoles. Chaque année, près de 100 000 cadres de haut niveau (ingénieurs, médecins, etc.) et plus de 500 000 autres jeunes quittent les bancs des universités et des instituts. Toutefois, les expatriés bénéficient également d’un accueil chaleureux et d’un cadre de travail idoine.
Avantages géographiques
Le Cameroun profite d’un avantage géographique non négligeable. Sa situation sur la carte africaine en fait une desserte obligée de l’arrière-pays tchadien et centrafricain. Le pays peut donc se positionner comme un hub régional pour de nombreuses activités industrielles et de services.
Le pays est membre de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC). Cette zone est un vivier pour les investisseurs, le taux d’investissement s’y est accru de 10% grâce au pétrole et à l’amélioration de l’environnement des affaires. En matière d’investissement, l’une des conditions sine qua non est la sécurisation foncière. Ainsi, la réforme du régime foncier enclenchée en 2005 a permis de déconcentrer la gestion foncière, et de faciliter ainsi l’accès à la propriété. En outre, des mesures en faveur des entreprises ont été adoptées, essentiellement concernant les concessions et les baux emphytéotiques. Globalement, l’accès à la propriété foncière a été à la fois simplifié et sécurisé.
Tous les voyants sont au vert pour que le Cameroun puise accueillir une masse d’investisseurs, mais reste à savoir si la stabilité politique va perdurer s’il y a un départ éventuel de Paul Byia, à la tête du pays depuis 1982.
Le Cameroun a beaucoup d’atouts pour réussir, notamment des startups dynamiques.