Le forum de l’AGOA s’est tenu au mois de juin dernier à Washington et a réuni plus de 600 participants. Ce forum se tient tous les ans afin d’analyser et de travailler sur les moyens d’améliorer les échanges commerciaux entre les Etats-Unis et les pays africains.
40 Etats éligibles à l’AGOA
L’AGOA (African Growth and Opportunity Act) a été adoptée en 2000, elle régit les relations commerciales entre les Etats-Unis et les Etats africains subsahariens, et a pour objectif de faciliter et d’élargir les investissements et le commerce entre ces deux mondes. Elle instaure un système de préférences commerciales au profit de l’Afrique subsaharienne, il s’agit notamment d’exonérations douanières pour les exportations vers les Etats-Unis.
Pour pouvoir profiter de l’AGOA, il faut répondre à plusieurs critères qui sont, entre autres, la pratique d’une économie de marché, le respect du pluralisme politique, une bonne gouvernance, le respect des droits de l’Homme, de l’équité de l’appareil judiciaire, et des efforts de lutte contre la corruption. A l’heure actuelle, 40 Etats sont éligibles à l’AGOA. Le Président des Etats-Unis renouvelle chaque année la liste des pays éligibles à l’AGOA, un pays pourra alors être éligible une année et ne plus l’être l’année suivante et voir coupée la relation commerciale avec les Etats-Unis. Tel est le cas de Madagascar. A cause du coup d’Etat qui a eu lieu en 2009, et l’instauration d’un pouvoir unilatéral, Madagascar a été retirée de la liste des pays éligibles. Suite à cela, des entreprises ont dû fermer et des milliers de personnes se sont retrouvées au chômage.
Une hausse considérable des échanges commerciaux entre les Etats-Unis et l’Afrique subsaharienne.
Le Secrétaire d’Etat adjoint des Etats-Unis a affirmé que depuis l’adoption de l’AGOA, leurs échanges commerciaux avec l’Afrique subsaharienne ont augmenté de 300%, avec plus de 716 milliards de dollars depuis 2000, dont 95 milliards rien qu’en 2011. Et tout laisse croire que cela va encore accroître en 2012, avec déjà une hausse de 22 % par rapport à l’année dernière.
Le Forum de l’AGOA 2012 avait notamment pour objectif de voir par quels moyens pourraient être améliorées les relations commerciales entre les Etats-Unis et l’Afrique. Il a été évoqué comme facteur de blocage le manque d’infrastructures en Afrique, que ce soit physique, énergétique, réglementaire ou humaine. Ainsi, les pays africains sont incités à investir dans leurs infrastructures pour espérer accélérer encore plus la croissance des échanges commerciaux avec les Etats-Unis.
Qui sont réellement bénéficiaires de l’AGOA ?
Si nombreux sont persuadés des avantages de l’AGOA pour les pays africains, beaucoup sont également convaincus que les vrais bénéficiaires de cette loi restent les Etats-Unis. Pour de nombreux pays africains, l’AGOA ne touche qu’un seul secteur : le textile. Et les ressources perpétrées par cette Loi pour les pays africains sont moindres par rapport à celles des Etats-Unis. D’autres voient dans l‘AGOA un moyen pour inciter les pays éligibles à changer leurs réglementations.
Dans tous les cas, quoi que peuvent dire les uns et les autres, on ne peut contester que l’AGOA n’a apporté que du positif aux pays africains éligibles, et d’ailleurs ils y ont adhéré de plein gré, en Etats souverains.