« Deux jeunes Kenyans ont créé le premier réseau d’eau connecté au monde ! » informaient avec fierté les journaux de Nairobi. En effet Brian Bosire et Victor Shikoli, les deux fondateurs de l’entreprise HydroIQ, ont lancé en 2018 un projet ambitieux : s’attaquer au stress hydrique qui gâche le quotidien de nombreux Africains et les deux tiers de la population mondiale. Portrait d’une innovation 100 % made in Africa.
Ces deux amis originaires de l’Ouest du Kenya étaient convaincus : il était temps de remédier aux problèmes de la distribution d’eau dont sont victimes les Kenyans et aussi bon nombre de leurs voisins africains ! Le stress hydrique, expression utilisée lorsque la demande en eau est inférieure aux ressources disponibles, est un grave souci mondial puisque l’ONU a récemment établi un rapport indiquant qu’en 2025, les deux tiers de la population de la planète seront affectés par ce phénomène.
HydroIQ est une alternative intéressante pour pallier les situations de stress hydrique et pourrait se transformer en un outil d’utilité publique pour l’avenir, sachant que l’eau représente près de 11 % du revenu quotidien. Les fondateurs de la start-up ont ainsi créé un objet connecté permettant de gérer les réseaux hydrauliques à distance et ainsi d’éviter les fuites et la mauvaise distribution de l’eau. L’appareil se branche sur les installations d’alimentation en eau déjà existantes ou bien le long des réseaux de distribution. Il se connecte via internet ou en GPS et surveille la qualité de l’eau, son utilisation et les éventuelles fuites.
« Réduire les pertes d’eau de plus de 50 % »
Ces informations sont récoltées à l’aide de capteurs connectés qui transforment le réseau d’eau classique en un réseau intelligent capable d’envoyer des données permettant de repérer les problèmes. « Nous pouvons réduire les pertes d’eau de plus de 50 % à distance », se félicite Victor Shikoli. Il est vrai que grâce à HydroIQ, il est légitime d’espérer moins de pertes et donc de gaspillage, l’amélioration de la distribution, de l’assainissement et de la qualité de l’eau et une meilleure rentabilité des réseaux.
Grâce à cet appareil connecté, le problème de la facturation est aussi simplifié. En effet, outre la perspective de ne plus voir cette dernière exploser grâce à une meilleure maîtrise des pertes, il n’y a plus besoin de passer par un relevé de compteur effectué par une personne physique puisque toutes les informations sont transmises par voie dématérialisée. Le paiement peut ainsi s’effectuer via la plateforme en ligne où sont éditées les factures d’eau, ce qui simplifie énormément la vie des usagers qui avaient l’habitude de devoir se déplacer chaque mois pour aller payer leur consommation mensuelle dans des bureaux bondés.
Start-up of the year Africa 2018
La start-up et les deux jeunes fondateurs ont été mis sous les projecteurs lors de la deuxième édition de « Start-up of the year Africa 2018» lorsqu’elle a reçu le grand prix de la start-up africaine. En plus des 10.000 euros attribués au lauréat, cela a mis un coup de projecteur sur HydroIQ et de plus grandes sociétés souhaitent maintenant investir dans ce projet qui semble être taillé pour améliorer drastiquement la qualité de vie de ses usagers.