Le Togo est l’un des plus petits États africains avec une superficie de 56 785 km2. L’exploitation du phosphate est l’un des piliers de son économie. Le pays est l’un des premiers producteurs africains de ce minerai. Le phosphate est extrait sous forme minérale pour être commercialisé pour différents usages. Il entre notamment dans la composition d’engrais. L’industrie fait également appel à ce minerai pour la fabrication de différentes formes de lessive et d’autres produits détergents (lave-vaisselle, etc…). Environ 60 millions de tonnes de phosphate ont été produites depuis le début de l’année dans le monde, mais les besoins sont exponentiels au fil des années.
Etat comateux
Aux environs de la première moitié de la décennie 2000, la filière togolaise de l’exploitation du phosphate était dans un état comateux. La production n’a cessé de chuter, faute d’investissements suffisants et d’une politique adaptée. De 3 millions de tonnes dans les années 1990, ce qui représentait 40 % des recettes du pays, elle avait chuté à environ 800 000 tonnes en 2008. Pour mettre fin à cette mort lente de la filière, un programme dénommé « Stratégie de développement du secteur » est lancé en mars 2010. Les acteurs de la filière se concertent pour pouvoir booster la production à 1,1 million de tonnes à l’orée de 2011. La Société nouvelle des phosphates du Togo (SNPT), créée en 2007, succédant à l’Office togolais des phosphates et à l’International Fertilizers Group, table sur ce développement croissant.
Plan de relance
Le plan de relance adopté repose sur 3 axes. Tout d’abord, l’amélioration des outils de production comme la remise à niveau de l’appareil productif. Ensuite, le renouvellement des équipements et, enfin, l’expansion et le développement de la filière à travers une industrialisation effective. Selon les voix officielles, les activités prévues ont été mises en œuvre à 90%, pour la première phase, 70% pour la deuxième phase et plus de 50% pour la troisième phase. Cette réforme a déjà coûté la bagatelle de 55 milliards de francs Cfa que la Société nouvelle des phosphates du Togo (SNPT) a investis sur ses fonds propres.
Sur le second aspect, le pays compte énormément sur l’exploitation des réserves de phosphates carbonatés, car le pays se cantonne actuellement à l’exploitation du phosphate tricalcique. Estimées à 2 milliards de tonnes, les réserves de phosphates carbonatés sont prometteuses et d’assez bonne qualité. L’appel d’offres international lancé par l’Etat togolais a obtenu beaucoup de succès. Pour le Togo, la recherche d’un ou de plusieurs partenaires vise l’exploitation de tout ou d’une partie de la couche carbonatée. La production escomptée est d’au moins 5 millions de tonnes de phosphate marchand par an. La capacité pourra doubler pour atteindre 10 millions de tonnes par an à terme. Les minerais serviront à alimenter une usine d’acide phosphorique.
Le projet est estimé à 2 ou 3 milliards de dollars. D’importantes entreprises ont répondu à la sollicitation. L’une des entreprises en concurrence, Lenito, filiale du groupe israélien Engelinvest et 2 autres compétiteurs ont été présélectionnés. Des entrepreneurs comme, Aliko Dangote, l’homme le plus riche d’Afrique, se sont également montrés intéressés par le projet. C’est une lueur d’espoir pour un secteur et tout un pays.